21 septembre 2009

Jolies ténèbres (one shot), Fabien Vehlmann & Kerascoët

Dans les bois, au printemps, une fillette gît. Morte. De son corps s'échappent de minuscules personnages.
De ci, de là, cette communauté s'organise. Il y a Aurore, l'Orgueilleuse, la Régressive, l'Aventurière, le Prince m'as-tu vu... Il y a les embûches, qui s'incarnent parfois dans une souris belliqueuse ou un oiseau au bec étincelant. Il y a la mort, qui rôde...
Coup de cœur !

☼ Scénario : dès les premières pages, Jolies Ténèbres distille ses parfums d'angoisse et d'étrangeté, ses arômes cruels et malsains. Bienvenue dans le monde des enfants (ou serait-ce celui des adultes ?), dans le monde de l'humain, terriblement doux et sucré mais également assassin, à l'image de ces plantes carnivores tropicales. Conte initiatique, conte funèbre, conte sadique et conte poétique, Jolies Ténèbres est tout à la fois. Il fascine, il dégoûte, il fait peur, il retourne. C'est Burton, c'est Miyazaki, c'est Golding et son célèbre roman Sa Majesté des Mouches, c'est saisissant et effrayant, c'est délicieux.


☼ Dessin & Couleurs : exceptionnellement, je ne sépare pas le dessin et la couleur pour cette bande dessinée puisqu'ils se mélangent tant et si bien qu'ils sont indissociables. Là est, à mon avis, la force principale du récit : un dessin parfois terriblement naïf et coloré, très enfantin, parfois totalement réaliste, cruel et sombre. C'est cette dualité, ce contraste qui donne à Jolies Ténèbres un impact tel qu'on en voit rarement.

+ Tout, absolument tout.
 - Exclusivement réservé aux adultes. Et je pèse mes mots.

Commentaire général : si vous voulez rater des battements de cœur et vous convaincre de la noirceur de l'âme humaine, lisez cette bande dessinée.


Jolies ténèbres, Fabien Vehlmann et Kerascoët
Éditeur : Dupuis
Paru en 2009
94 pages
16 €
One shot
ISBN : 978-2-8001-4238-8

2 mot(s) doux:

  1. Très bonne analyse que tout nous fait là!

    Pour moi,cela parle avant tout de l'enfance, de sa cruauté naïve, et cette naïveté correspond parfaitement au dessin! Le fond et la forme (ce qui constitue l'intérêt principal d'une BD) sont donc icic parfaitement maîtrisés et se fondent en un tout, aussi choquant que poétique! Là encore, le dessin dessert à merveille le scénario : la cruauté est d'autant plus choquante avec ces traits parfois approximatifs, parfois ultra réaliste (le cadavre de la petite fille).

    En bref, d'accord avec toi : une excellente BD mais difficile à lire!

    Bisous

    Toynou

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  2. Une claque et un coup de cœur pour moi ! J'aimerai lire ce type d'ouvrage plus souvent...

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