19 février 2011

La voleuse de livres, Markus Zusak

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée. Est - ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres...
J'ai aimé ! 

Alors forcément, j'ai oublié la grille de lecture très précise que j'avais faite concernant ce roman... la chronique suivante émane donc de mes souvenirs qui ont eu le temps de décanter (j'ai terminé cette lecture mi-janvier), ce que je n'aime pas trop faire étant donné que j'oublie des choses et que j'ai toujours préféré écrire mes chroniques à chaud.
Ceci étant dit, voilà ce que j'ai pensé de La voleuse de livres, lecture que j'ai somme toute beaucoup appréciée.

L'histoire peut sembler manquer d'originalité au premier abord : un roman de plus dans l'Allemagne de la seconde guerre mondiale... Cependant l'auteur a su trouver le petit truc en plus, intriguant au possible : ici, la narratrice est la Mort en personne. Pas vraiment le personnage squelettique muni d'une faux, plutôt l'esprit, invisible des hommes, que l'on découvre plein d'humour, parfois cynique, souvent torturé par des états d'âme propres à sa condition. Cette Mort donc, nous conte l'histoire à la fois extraordinaire et banale de Liesel Meminger, une jeune allemande confiée par ses parents communistes à la famille Hubermann à la veille de la guerre. Liesel doit alors s'adapter à son nouvel environnement, sa nouvelle ville, ses nouveaux camarades, et surtout ses nouveaux parents : sa mère adoptive, Rosa, forte femme au langage peu châtié et aux manières bourrues, que Liesel finira par apprécier malgré sa rudesse, et Hans, un accordéoniste doux et rêveur, que Liesel aimera follement dès le premier jour. La guerre arrive et l'auteur réussit avec subtilité et justesse à évoquer les évènements les plus noirs de cette période à travers le regard de la jeune fille : déportations de juifs, bombardements, rationnement... Le quotidien de la famille bascule lorsque Max Vandenburg, un juif affamé et terrorisé, se présente à la porte du 33, rue Himmel et demande l'hospitalité en souvenir d'une vieille dette de famille. Les Hubermann décident alors de l'héberger, risquant à tout moment d'être découverts et punis...

J'ai été étonné par le fait que ce livre soit classé "littérature de jeunesse". Je ne le trouve pas particulièrement difficile dans son histoire : certes, la violence est omniprésente mais la censure et le politiquement correct n'ont jamais été le moyen le plus adapté de transmettre et d'expliquer les faits historiques. Je le trouve en revanche assez complexe dans sa forme, dans sa narration, plutôt lente et mesurée, qui à mon avis n'est pas du goût de jeunes lecteurs et qui serait plutôt susceptible de les décourager plutôt qu'autre chose.
Ce livre épais n'est donc pas un roman ou l'action est prépondérante. Le rythme du récit est lent, quasiment hypnotique, à l'image des jpurs qui se suivent et qui se ressemblent. Même si les dialogues émaillent le récit, la plus grand place est laissée à la narration. La Mort se rapelle à nous assez souvent, grâce à de petites citations ou réflexions drôles ou tristes, toujours pleines de bon sens, mais qui, à force, freinent la lecture. Certains effets peuvent d'ailleurs sembler gâchés ou au contraire portés par ces réflexions. Au final, le lecteur peut avoir l'impression que le récit ne démarre jamais vraiment, même si la lecture est agréable. Le style reste fluide malgré tout, et l'auteur, à travers le personnage de la mort, joue beaucoup sur les sensations, en particulier les couleurs. Les livres sont le fil rouge du récit, et l'histoire des vols de Liesel n'occupe pas la place centrale du roman. En revanche, les livres volés sont longuement détaillés et deviennent les acteurs à part entière de l'histoire. Omniprésents, ils provoquent les évènements ou deviennent l'arrière-plan.

Au final, La voleuse de livres est une lecture étonnante bien que le sujet soit vu et revu. J'ai beaucoup aimé les petites réflexions de la Mort (cf L'extrait qui fait envie... [1]). Le rythme engourdi et le manque d'action ont un peu entâché cette lecture, ce qui justifie mon appréciation. Je conseille néanmoins ce roman à tous ceux qui souhaitent lire un roman sur l'Allemagne pendant la seconde guerre mondiale différent, poétique et réaliste.

LC réalisée avec :

La voleuse de livres, Markus Zusak
Éditeur : Pocket
Paru en 2008
633 pages
7.80 €
ISBN 978-2-2661-7596-8

5 mot(s) doux:

  1. Ben on a un peu le même avis. je suis rassurée ouf !
    Quoi qu'il en soit je ne regrette pas non plus cette lecture, moins pire que certaines.
    Bon WE. J'adore ton n'éléphant. lol
    Biz.
    Florel.

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  2. La mort s'est avérée plus humaine que certains personnages vivants de l'histoire ... j'adore l'idée, surtout lorsqu'on replace tout ceci dans le contexte historique riche de ce roman ! il manque un peu de rythme à l'avis général, ce sera le bémol !

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  3. J'ai vraiment été gênée par cette lenteur et le fait que les évènements nous soient annoncés à l'avance. A tel point qu'il m'a fallu pratiquement un mois pour venir à bout de ma lecture.
    Puisque tu insistes sur la place des livres au sein du roman, j'ai regretté personnellement qu'ils ne soient pas réels. J'aurais aimé pouvoir les feuilleter à mon tour.

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  4. Ah, La voleuse de livres... Un pur bonheur ce livre !

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  5. Florel je vois que mon avatar fait de l'effet ^^

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