03 décembre 2011

D'or que de landes : où l'étrange aventure d'Harvey Squire, Denis Bretin



De père en fils, les Squire exercent le métier de barbier, auquel revient la macabre obligation de raser les morts avant leur grand voyage vers l'au-delà. Parce qu'il a dix ans et qu'il est bien le fils de son père, c'est au tour du jeune Harvey d'assumer la charge de cet étrange métier. Par un soir de Noël 1862, alors que l'hiver et la nuit ont pris possession des landes et des bois qui cernent le village écossais de Drinsdale, Harvey Squire est envoyé au manoir des Fearnwood. Dans la demeure victorienne hantée de courants d'air et de tristes mélodies l'attend un secret dont l'origine remonte à l'antiquité de cette région âpre et sauvage, à ces temps très anciens où les légions romaines se chargèrent de construire le légendaire mur d'Hadrien... Mais c'est déjà trop dire que d'avoir dit tout cela.
 
Coup de cœur !

Un soir, alors que j'allais quitter le travail, je m'aperçois que j'ai terminé mon livre et que je n'ai donc plus de lecture pour le retour en bus qui dure quand même 20 minutes. En catastrophe, j'attrape le premier qui me tombe sous la main au rayon ado. Et le hasard fait parfois bien les choses puisque le livre que j'ai découvert est devenu un coup de coeur !
En lisant la quatrième de couverture, je me pourléchais déjà les babines : une intrigue mythique qui prend place dans une époque à la Dickens, ce roman avait tout pour me plaire. Les premières pages n'ont fait que confirmer cette impression ! Le héros, Harvey Squire, est un garçon d'une dizaine d'année au quotidien difficile. Son père est le barbier du village ; la même destinée attend donc notre jeune héros. Il vit dans une sombre masure, emplie de courants d'air, et passe ses soirées à regarder son père s'enivrer et soliloquer. Harvey occupe ses journée dans la petite épicerie tenue par un gérant au bras de fer ; heureusement, Julius, le fils de l'épicier, qui est petit à petit devenu son meilleur ami malgré leurs différences, lui tient compagnie. Les deux compères ont d'ailleurs pour projet de monter leur propre librairie, car Julius n'aime rien tant qu'écrire des histoires, et Harvey les écouter.
Le récit démarre in medias res : Harvey est envoyé dans l'étrange manoir des Fearnwood pour sa première toilette de mort. Le secret qu'il découvre là-bas le dépasse, mais il a immédiatement conscience des enjeux : se taire est la meilleure chose à faire. Malheureusement, le complot est féroce, et certaines personnes sont prêtes à tout pour découvrir ce fameux secret. Harvey et Julius font alors la connaissance de Boniface Swifft, moitié libraire, moitié brigand, qui fait usage de son charisme pour aider les enfants.
Dans ce roman, les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres. Ils possèdent une vraie personnalité et des caractères bien distincts bien que le nombre de pages réduit ne permettent pas à l'auteur de les développer. Il a su néanmoins insuffler du charisme à chacun, et l'on s'attache immédiatement à Harvey et Julius.
Les aventures des deux jeunes héros s'inspirent de la légende du trésor d'Hadrien, et l'on apprend énormément de choses sur cette histoire, de façon ludique et très agréable. Le récit est rythmé, très prenant, construit autour de plusieurs niveaux de narration (le récit selon Harvey, les explications trouvées dans un livre...) qui se marient à merveille et rendent presque parfois cette histoire documentaire. Mais ce que j'ai adoré par dessus tout est le style de l'auteur : très recherché et pourtant fluide, vraiment agréable à lire. Le vocabulaire est soigné, les dialogues savoureux ; Denis Bretin use et abuse des métaphores et des comparaisons de façon toujours judicieuse.
D'or que de landes est donc une petite pépite qui m'a ravie, autant pour l'atmosphère et l'histoire que pour la façon d'écrire de l'auteur. Je ne manquerai pas de lire ses autres titres, des policiers fantastiques pour adultes.

D'or que de landes : où l'étrange aventure d'Harvey Squire, Denis Bretin
Éditeur : Syros
Paru en2009
217 pages
14.90 €
ISBN 9782748508529

6 mot(s) doux:

  1. Il a l'air trop bien !
    *Le note soigneusement dans sur sa liste d'achat*

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  2. Tiens pour moi aussi, c'était un livre pris au hasard à la bibliothèque :) C'était d'ailleurs le premier lu durant ma première participation au read a thon en tant que lectrice ;)
    "ant fluide, vraiment agréable à lire. Le vocabulaire est soigné, les dialogues savoureux ; Denis Bretin use et abuse des métaphores et des comparaisons de façon toujours judicieuse." j'approuve totalement... et l'atmosphère ! Ahlàlà :)

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  3. J'ai beaucoup aimé le lire également il y a peu, une découverte faite grâce à Acr0, justement !

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  4. Il a l'air bien sympa, je le note pour le réserver à la biblio... s'ils l'ont...

    bonne journée

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  5. Je n'en ai jamais entendu parler, mais il me plairait bien je pense :D
    Je le note !

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  6. J'ai eu le plaisir d'interpréter le rôle de Boniface Swifft dans une adaptation à France Culture. Très gratifiant.

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