22 avril 2012

L'éclat de Dieu, Romain Sardou


Plus encore que le Graal ou l'arche d'alliance, l'Eclat de Dieu suscite bien des convoitises depuis la nuit des temps.
A celui qui le possède sont en effet promises la compréhension des mystères de l'univers, ainsi que la connaissance et la puissance absolues. Sous couvert d'assurer la protection d'un immense pèlerinage vers Jérusalem libérée, neuf chevaliers francs entreprennent cette audacieuse quête. Mais peu avant le départ, l'un d'eux est mystérieusement assassiné Cosimo, son neveu, insatisfait des explications officielles, se joint alors à l'expédition pour tenter de découvrir la vérité.
La proximité d'un tel trésor attisant les ambitions et multipliant les trahisons, Cosimo, qui en sait déjà trop, va devoir redoubler de vigilance et d'habileté tandis que s'affrontent des forces qui le dépassent... Un roman d'aventures éblouissant qui transporte le lecteur à travers le plus grand des mystères : le Temps.
Pas convaincue...

Le fils Sardou est loin de m'être inconnu puisqu'il a débarqué sur ce blog avec grand fracas grâce à son excellent Pardonnez-nos offenses pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur. Il est de ces auteurs qui m'ont réconcilié avec le genre historique après mon expérience traumatisante liée à La Princesse de Clève (et ce n'était pas rien !). Je n'ai donc pas hésité à me tourner vers cet écrivain lorsqu'il a fallu choisir la lettre S du challenge ABC 2012. Première boulette : j'étais persuadée d'avoir dans mon interminable pile à lire Sauver Noël qui, d'après de multiples avis, changeait agréablement des genres de prédilection de Sardou. Finalement, je me suis aperçue (trop tard) que c'était L'Éclat de Dieu qui végétait sur mon étagère depuis un long moment déjà. "Un mal pour un bien !" me suis-je dis en lisant la quatrième de couverture car une fois encore, il est question de Templiers, de Croisades, d'ésotérisme et de pouvoir, bref, tout ce que j'aime.

J'ai donc attaqué cette lecture comme on attaque l’ascension d'un joli sentier forestier (oui, j'ai l'âme lyrique en ce moment, je lis Le Trône de Fer), "bon pied bon oeil", pour me retrouver toute démunie quelques dizaines de pages plus tard. Pourquoi ? J'ai longtemps hésité à le glisser dans ma chronique (le spoiler, toussa) puis finalement je vous le dit quand même, sinon cette chronique n'irait pas bien loin : Sardou s'amuse avec les voyages dans le temps. Concrètement, nos chevaliers et pèlerins qui entament le voyage vers la Terre Sainte (donc en 1099) se déplacent... en vaisseaux spatiaux. Oui oui, vous avez bien lu, et je vous en donne même un aperçu :
La petite hypernef de Hugo de Payns se posa sur la station orbitale de la planète de Clairvaux. Suivant finalement les conseils de l'Aveugle rencontré au bord du lac, il était passé par la lune de Bar. Sitôt arrivé, il traversa les sas de décontamination puis descendit vers l'abbaye.
Étrange, non ? Mais après tout, pourquoi pas ! J'avais hâte de voir dans quelle direction l'auteur allait mener sa barque et comment il interpréterait l'Histoire.

Malheureusement, passé les premières minutes d'étonnement et d'excitation, j'ai assez vite déchanté. Peut-être mon imagination est-elle assez limitée mais l'auteur tisse son récit de manière déstabilisante en jouant sur la multiplicité des voix, des époques, des évènements. Ne pas savoir où l'on est ni quand l'on est se révèle vite assez éprouvant d'autant que plus on avance dans l'histoire, plus Romain Sardou introduit des concepts difficilement assimilables pour l'esprit humain (l'infini pour n'en citer qu'un). La trame vaguement policière disparaît au profit de longues théories sur les mondes parallèles, Dieu, l'univers, et tout un tas d'autres sujets fort intéressants, soit, mais terriblement angoissants. Peut-être est-ce uniquement mon sentiment, mais la conscience de sa finitude et de sa vanité est une pensée à laquelle j'essaye d'échapper le plus souvent possible sous peine de bouffées de chaleur. Le livre, une fois refermé, continue d’actionner ses rouages dans notre esprit, ce qui est loin d'être idéal juste avant de dormir...

En conclusion, même si j'ai aimé la trame de départ et l'univers médiéval (sans surprise), je me suis vite retrouvée "noyée" dans les méandres spatio-temporels de Romain Sardou. J'ai en outre terminé ma lecture avec un désagréable sentiment de petitesse (le même qui nous pousse à nous diriger instinctivement vers un buisson  dans une plaine trop vaste) et de frustration face aux paradoxes de l'esprit humain, capable d'imaginer des concepts qu'il ne pourra jamais maîtriser.

L'éclat de Dieu, Romain Sardou
Éditeur : Pocket
Paru en 2006
505 pages
8.10 €
ISBN 2-266-15638-1

13/26
Retrouvez mon avis sur le blog du Challenge ABC 2012

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9 mot(s) doux:

  1. Je n'avais jamais entendu parler de ce titre chez cet auteur mais vu ton avis, je crois que ma découverte va s'arrêter là xD

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  2. moi qui n'est aucun problème avec des romans où le temps et l'espace peuvent être décalé ( comme en toute éternité), là, j'étais complètement perdue

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  3. Je n'ai pas encore lu de roman de cet auteur mais j'ai prévu de commencer par America. Oouf, ce roman m'aurait tout autant dérangée...

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  4. Il est dans ma PAL mais plus je lis d'avis dessus et plus je repousse le moment de le lire...Il va finir par prendre la poussière ! Pourtant j'aime bien Romain Sardou....

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  5. Je reste donc sur ma bonne impression de "sauver noël"...

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  6. Comme Alex Mot-à-Mots, je préfère rester sur mes bonnes impressions de ses contes de Noël :)

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  7. @ Blanche : je ne te conseille en tout cas pas celui-ci ! On sait ce qu'on aime chez Sardou, hein ;)

    @ Petitepom : comme je te comprends...

    @ Pauline : j'ai bien aimé America (en tout cas nettement plus que celui-ci) mais je trouve que le genre qui colle le mieux à Sardou, c'est le polar historique/ésotérique médiéval. C'est juste cette fichue histoire de voyage dans le temps qui agace !

    @ Fleurdusoleil : ben oui, moi aussi je l'aime bien d'habitude... peut-être qu'il avait pris de la drogue ? :D

    @ Alex & Laeti : j'ai très envie de le lire, et puis ça me permettra d'effacer cette expérience mitigée !

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  8. Comme toi, je n'ai pas été convaincue par celui-ci ! Je m'y suis complètement perdue !

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  9. Oui, ce n'est clairement pas son meilleur !

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