Redoutant une invasion extraterrestre, la Terre est en quête de petits génies pour commander sa flotte spatiale. L'École de guerre fonde ses espoirs sur Ender, huit ans. Voici La " stratégie Ender ", une longue nouvelle qui allait donner naissance au roman du même titre, couronné par les prix Hugo et Nebula. Deux autres textes, inédits ceux-là, permettent de découvrir les antécédents familiaux d'Ender Wiggin : un "petit Polonais" précoce pour père, une mère enseignante et chercheuse, et l'histoire de leur rencontre. La dernière nouvelle, inédite aussi, prend place entre La " stratégie Ender " et " La voix des morts "; elle raconte comment Ender fait la connaissance de Jane, cette mystérieuse entité informatique qui l'accompagne ensuite dans ses errances interplanétaires.
Waouh !
Cela faisait déjà quelques semaines que l'envie de me replonger dans du Orson Scott Card me démangeait. Je songeais à continuer Le Cycle d'Ender ; plutôt que d'emprunter le tome 3 à la bibliothèque, j'ai préféré me tourner vers ce recueil de nouvelles, sorte de tome 1.5 puisqu'un des récits se place chronologiquement entre La stratégie Ender et La voix des Morts.
L'ouvrage débute par "Le petit Polonais" et "L'étudiant", deux nouvelles consacrées à la jeunesse du père d'Ender, Jean-Paul Wieczorek, septième enfant d'une fratrie qui en compte neuf. La guerre contre l'espèce extra-terrestre des doryphores est déjà fermement engagée et la destinée de la race humaine a été confiée à l'Hégémon, sorte de super-dictateur qui dirige l'ensemble de la planète face à la menace. L'une de ses premières mesures a été de limiter le contrôle des naissances ; deux enfants maximum par couple sont autorisés. La famille Wieczorek vit donc largement dans l'illégalité et souffre des lois d'exclusion qui interdisent notamment aux enfants d'aller à l'école. Dans ce contexte, le petit Jean-Paul, cinq ans, assiste de loin aux cours que sa mère délivre à ses frères et sœurs plus âgés, qu'il trouve bien trop faciles. Génie précoce mais ignoré par ses parents, il finit par être remarqué par le gouvernement. C'est le début d'une longue partie d'échec entre le surdoué et le système qui tentent chacun d'arriver à ses fins en manipulant l'autre... Ceux qui ont déjà lu La stratégie Ender ne trouveront rien de nouveau dans la troisième nouvelle sinon le plaisir de renouer avec ce récit prodigieux et de remuer d'excellents souvenirs. La dernière nouvelle est celle qui fait le lien entre le premier et le deuxième tome du Cycle d'Ender, à savoir sa rencontre avec Jane, l'entité virtuelle qui l'accompagne tout au long de ses aventures suivantes.
Si l'on excepte la nouvelle La stratégie Ender, ce recueil apporte un éclairage nouveau et fort plaisant à l'histoire d'Ender et son univers. J'ai particulièrement apprécié les deux récits centrés sur son père, personnage assez peu présent dans le Cycle mais vraiment très intéressant. La description de l'environnement familial permet au lecteur de comprendre en profondeur les intérêts de chaque partie et notamment du gouvernement ; une fois encore la manipulation est au cœur de l'histoire et se révèle diabolique. Je prends toujours autant de plaisir à me plonger dans l'écriture fluide et soignée d'Orson Scott Card ! J'ai également beaucoup apprécié la petite touche d'humour qui illumine la dernière nouvelle. Je recommande donc chaudement ce recueil à tous ceux qui ont aimé les aventures d'Ender ou qui souhaiterai en avoir un aperçu avant d'attaquer la saga.
Ender Wiggin - Premières rencontres, Orson Scott Card
Éditeur : L'Atalante
Collection : La dentelle du Cygne
Paru en 2007
215 pages
12.50 €
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