19 mars 2013

Le Bois des Vierges (1) : Hache, Jean Dufaux & Béatrice Tillier


"Laissez-moi vous inviter à une certaine noce en vous prévenant toutefois que rien ne se déroulera comme prévu... Ce devait être un moment historique entre les Bêtes et les Hommes..."
Le puissant Seigneur Maître Arcan et Loup de Traille, chef des Bêtes de Haute Taille, marient leurs enfants : la jolie Aube est donnée au valeureux Loup de Feu ; "poil et peau" ne doivent désormais faire qu’un. Mais le conflit entre les races est loin d’être résolu. Lorsque Loup de Feu est retrouvé sauvagement assassiné sur son lit de noces, les Bêtes de Haute Taille se jettent à la poursuite des coupables, Aube et son frère Salviat. Traquée par des meutes assoiffées de vengeance, la jeune femme parvient à se réfugier dans le mystérieux bois des Vierges… La guerre est déclarée, et les deux clans sont prêts à tout pour gagner une partie qui s’annonce meurtrière et impitoyable.
J'ai aimé !

Déjà quatre ans que cette BD me fait de l’œil (et au moins un qu'elle est dans ma PAL) ! J'ai découvert Béatrice Tillier grâce à son fantastique Fées et tendres automates, un triptyque qui a vraiment marqué mon adolescence. Je suis tombée raide dingue du personnage de la fée muette, de sa délicatesse et de son destin tragique, fortement inspiré de Roméo et Juliette, œuvre que je déteste pourtant.

Depuis, je reste le souffle coupé à chaque fois que je rencontre une illustration de Béatrice Tillier. La finesse du trait, les textures, les couleurs, les jeux de lumière, le soin apporté à chaque petit détail, tout me fascine et ne cesse de m'émerveiller. Le Bois des Vierges n'a pas fait exception à la règle, et se révèle même encore plus riche en détails que Fées et tendres automates, si c'est seulement possible. Associer Béatrice Tillier à un tel projet est un coup de maître ; qui d'autre aurait pu illustrer aussi parfaitement ce récit foisonnant, à la fois humain et animalier, baignant dans une atmosphère délicieusement fin de Renaissance ? Le ridicule de certains aspects (loups, renard et lynx marchant sur leur pattes arrières, attifés de somptueux costumes d’époque) s’estompe face à la formidable expressivité des physionomies et à la qualité générale des planches. Décors somptueux, bijoux et tissus précieux, architecture grandiose, chaque vignette est un tableau en soi, que l’on pourrait passer des heures à scruter.


Je ne suis en revanche pas aussi enthousiaste en ce qui concerne le scénario, du moins la façon dont il est traité car j’aime beaucoup l’idée de départ. J'aurais apprécié que Jean Dufaux s’appesantisse davantage sur son propos, prenne vraiment le temps de nous expliquer les codes de l'univers dans lequel il place son histoire. Quelle est la genèse du conflit entre les animaux et les hommes ? Quelle est l'histoire de ces deux peuples, quelles sont leurs convictions, leurs idées ? Autant de questions qui demeurent malheureusement sans réponse, du moins dans ce premier tome qui ne remplit pas parfaitement à mon goût son rôle d'opus introductif à une saga. J'ai eu l'impression d'être précipitée dans l'histoire, trop vite, trop fort.

Malgré tout, je continuerai avec plaisir cette série qui me semble extrêmement prometteuse, et qui n’est pas sans me rappeler d’excellents souvenirs de lecture tels que Le Roman de Renart. Je vous invite chaudement à consulter le blog de Béatrice Tillier et le site entièrement dédié au Bois des Vierges !

Le Bois des Vierges (1) : Hache, Jean Dufaux & Béatrice Tillier
Éditeur : Delcourt
Paru en 2009
56 pages
14.30 €
ISBN 978-2-7560-1902-4

5/26
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1 mot(s) doux:

  1. Concernant Jean Dufaux, il a travaillé sur tellement de choses... mais je dirais que tout ce qu'il fait doit malheureusement être énooormément caché dans l'ombre de la colossale, gargantuesque, superbe, Murena...

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