08 juillet 2014

Le bibliothécaire, Larry Beinhart

David Goldberg, homme tranquille sinon banal, devient du jour au lendemain le bibliothécaire privé d'un vieillard acariâtre et multimillionnaire. Alan Stowe a bâti sa fortune dans l'industrie et il n'existe pas d'esprit plus cynique que le sien. Il est surtout, à quelques jours d'une élection présidentielle serrée, le plus grand bailleur de fonds du parti républicain. Goldberg, à classer les papiers de l'homme d'affaires, se retrouve traqué. Il faut dire que le Président sortant, candidat à sa propre succession, gosse de riche va-t-en-guerre et ancien alcoolique reconverti en fou de Dieu, voit d'un très mauvais œil les possibles découvertes de Goldberg. Le 11-Septembre est passé par là. Les services secrets détiennent les pleins pouvoirs. Tuer un homme est un devoir lorsqu'il s'agit de préserver le Bien... Les critiques les plus virulentes de l'administration Bush ne viennent pas toujours de la " vieille Europe "...
Waouh !

"Le bibliothécaire" ? Évidemment, je ne pouvais pas passer à côté d'un livre qui porte un titre pareil ! J'avoue que j'attendais autant que je redoutais la lecture de ce roman que l'on m'a offert il y a quelques années : j'avais peur d'y découvrir de gros clichés pesants sur un métier qui est bien loin de l'image poussiéreuse que l'on s'en fait. 

Alors oui, David Goldberg est un célibataire à lunettes plus à l'aise parmi les vieux papiers que dans les soirées mondaines, et ses collègues sont soit un peu folles, soit timorées, mais au moins l'auteur a réussi à ne pas raconter trop de bêtises sur l'exercice de la profession. Et puis ce David Goldberg, entraîné dans une histoire qui le dépasse complètement, ne s'en tire pas trop mal, et fait même preuve d'un certain héroïsme.
"Un bibliothécaire n’a pas un statut social très élevé, et nous ne gagnons pas non plus beaucoup d’argent ; plus qu’un poète, d’accord, mais pas autant qu’un type qui sait bien faire la manche. Alors, nos idéaux comptent beaucoup pour nous, et aussi l’amour des livres, l’amour du savoir, l’amour de la vérité et de la liberté d’information, le désir que les gens puissent découvrir les choses par eux-mêmes."
Mais ce n'est finalement pas vraiment pour les personnages que ce policier m'a vraiment plu, mais bien grâce à son intrigue politique extrêmement bien ficelée et assez crédible (en tout cas très effrayante...). Il n'y a pas forcément besoin d'être familier du système électoral américain pour plonger dans les pages de ce roman efficace au rythme soutenu qui ne manque pas de rebondissements, même si certaines ficelles sont un peu trop apparentes. La critique du système (ou devrais-je plutôt dire de la "religion") capitaliste est décapante, et les magouilles politiques décrites font douloureusement écho à nos propres scandales. Le bibliothécaire n'est pas juste distrayant, il fait également beaucoup réfléchir...

En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture, et j'aimerais beaucoup découvrir d'autres titres de cet auteur qui a su retenir mon attention. Objectivement, Le bibliothécaire est loin d'être parfait, et je pourrais soulever de nombreux points de détails qui m'ont interpellée, mais l'alchimie a fonctionné et je ressors tout de même très convaincue de cette lecture. Si vous l'avez lu, j'aimerais beaucoup savoir ce que vous en avez pensé...

Le bibliothécaire, Larry Beinhart
Éditeur : Folio
Collection : Policier
Paru en 2007
545 pages
9.40 €
ISBN 978-2-07-034238-9
 Grand Prix de la Littérature Policière - Etrangère - 2006

3 mot(s) doux:

  1. Une lecture plaisante, au final, en ce qui me concerne.

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  2. Je ne l'ai pas lu, je ne connaissais pas ce roman mais tu me donnes envie. Je note!

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  3. @ Alex : oui, pour moi aussi !

    @ Pauline : il faut arriver à se mettre dedans, le début est assez politique mais une fois que c'est parti on ne s'arrête plus !!

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