08 octobre 2014

Le paradis, c'est les autres, Sœur Emmanuelle (entretiens avec Marlène Tuininga)

" Je crois que l'important, pour moi, n'est pas tellement de vivre que de faire vivre. " Sœur Emmanuelle nous relate elle-même, pour la première fois, les étapes spirituelles et humaines d'une vie intense et riche, entièrement consacrée aux autres, De sa Belgique natale aux écoles d'Istanbul et aux bidonvilles du Caire, Madeleine Cinquin, de son vrai nom, n'aura eu de cesse que d'apporter soin et réconfort aux femmes battues, espoir et amour aux enfants malheureux, et un peu de vie à tous les oubliés de l'existence. Et l'on comprend mieux à la lecture de ces entretiens pourquoi cette jeune fille devenue " religieuse par rébellion " s'est imposée au fil du temps comme l'une des personnalités préférées des Français.
J'ai aimé !

Je préfère me définir en tant qu'agnostique plutôt qu'en tant qu'athée, et je suis généralement très intéressée par tout ce qui à trait à la religion quelle qu'elle soit. C'est ainsi que j'ai mis mon nez dans ce recueil d'entretiens avec Sœur Emmanuelle, personnalité que je connais finalement assez peu. Et là, on dit merci la bibliothèque, parce qu'il est fort peu probable que je me sois procuré l'ouvrage par mes propres moyens, et je serais véritablement passée à côté de quelque chose.

En 1994, Marlène Tuininga décide de raconter le parcours et la vie exceptionnelle de Madeleine Cinquin. Celle-ci combat la pauvreté depuis plus de 50 ans déjà, mais c'est la mémoire vive et la flamme toujours brûlante qu'elle se livre dans les pages de ce petit recueil, dont je recommande la lecture à tous. Car au-delà d'un engagement religieux, c'est un engagement pour l'humain qui caractérise cette dame au grand cœur, qui n'aura de cesse tout au long de son histoire de défendre des valeurs telles que l'entraide, le partage, l'amitié... Elle le dit elle-même : plus elle se rapproche de Dieu, et plus elle se rapproche des hommes. Sœur Emmanuelle n'est pas de celles qui baissent les bras devant des épreuves, et lorsqu'elle se retrouve à enseigner aux filles de riches à Tunis, qui n'ont pas le moindre intérêt pour le destin de la population misérable qui vit pourtant tout à côté, elle prend son mal en patience et ronge son frein. C'est à sa retraite qu'elle se réalise pleinement : elle part s'installer de longues années dans les bidonvilles du Caire, aux côtés des chiffonniers, qu'elle apprend à connaître et à aimer. Partout où elle est passée, elle a laissé le monde un peu moins noir.

Ce court recueil se lit vite mais il y a beaucoup d'enseignements à en tirer. Il n'est pas si difficile, sans pouvoir prétendre avoir le même destin que cette femme de caractère, de tendre la main à son prochain, de cesser de ne pas voir ce qui nous dérange, de cultiver l'amour et la fraternité. Je ressors de cette lecture fortement marquée par le courage et l'abnégation de cette grande dame, avec l'envie profonde d'être meilleure tous les jours. Un récit inspirant, dont je regrette parfois les quelques maladresses (des répétitions, un comble pour un ouvrage aussi court !) mais qui a su me toucher profondément. À découvrir !

Le paradis, c'est les autres, Sœur Emmanuelle (entretiens avec Marlène Tuininga)
Éditeur : J'ai Lu
Collection : Boîte
Paru en 2004
149 pages
4,50 €
ISBN 2-290-34315-3

2 mot(s) doux:

© Livr0ns-n0us, AllRightsReserved.

Designed by ScreenWritersArena