Pendant des siècles, les magiciens ont tenté de consigner dans des grimoires les formules et les rites permettant d'invoquer les démons. Dans le Londres de l'époque victorienne, le plus ambitieux d'entre eux, Peter Owling, avait conçu un livre pour contraindre le Prince des Ténèbres, Satan en personne, à lui accorder l'immortalité.
On le retrouva mort, nu, un fragment de son manuscrit maintenu sur sa poitrine par une dague enfoncée dans le cœur. De nos jours, à Melbourne, Lucien Humberstone et ses amis férus de magie noire, essaient de reconstituer le grimoire maudit, dont les différentes parties ont été dispersées de par le monde. Seuls trois étudiants en littérature victorienne peuvent empêcher le pire : Holly, Prudence et Justin, que pourtant tout sépare.
Sauront-ils se faire suffisamment confiance pour comprendre ce pacte satanique vieux de plus de cent ans et éviter que le monde ne soit à jamais bouleversé ?
Pas convaincue...
Lorsque j'ai trouvé ce livre à 1€ lors d'une des ventes organisées par la bibliothèque de Beaune (où j'ai d'ailleurs fait mes stages deux ans de suite), j'ai foncé. La quatrième de couverture ressemblait fort à la recette d'un roman qui me plairait : un mystérieux grimoire, des vieux manoirs plein de chauve-souris, des mages maléfiques, de l'amitié et une bonne dose de frissons, "voilà qui m'a l'air sympathique !" me suis-je tout de suite dit. "Pas terrible", voilà un terme qui résume davantage cette lecture...
Pourquoi tant de haine me direz vous, alors que des avis tous plus positifs les uns que les autres pullulent sur le net ? Et bien déjà parce que je me suis un peu ennuyée lors de cette lecture. L'intrigue, sans être incroyablement originale, est plutôt efficace, mais l'impression que ce récit comportait au moins 200 pages de trop (au moins) ne m'a plus quitté dès le premier tiers du roman. J'ai réellement souffert des longueurs dans l'histoire des trois étudiants. Certes, le style détaillé et clair permet de s'immiscer dans leur quotidien, de vivre les évènements ahurissants à leurs côtés avec le même étonnement et la même impatience mais j'ai trouvé certains passages vraiment poussifs ou inutiles. Ne parlons même pas de la traduction à pleurer, qui multiplie les erreurs de de pronoms personnels ("vous" se transforme plusieurs fois en "tu" dans la phrase suivante, et réciproquement). En revanche, j'ai beaucoup aimé l'histoire de Peter Owling et de Christian, un jeune orphelin terriblement beau recueilli par ce dangereux excentrique pour servir de sacrifice lors du rite qui lui accorderait la vie éternelle. L'ésotérisme est bien manié, les rites convaincants et les démons particulièrement réussis (sauf Satan, affublé de ses traditionnelles petites cornes et de ses pattes de bouc).
Les deux époques se mélangent de manière plutôt harmonieuse et l'on suit avec plaisir (du moins au début) la progression des trois jeunes protagonistes, bien loin des stéréotypes du héros. Le côté très humain (et donc faillible) est bien exploité, mais le triangle amoureux qui se construit n'est ni une surprise, ni une valeur ajoutée à cette histoire. Pour tout vous dire, certaines scènes dégoulinaient tellement d'une ridicule tension sexuelle que cela en devenait comique. Écrivain Harlequin, sort de ce corps ! Je pourrais reprocher à l'auteure d'avoir essayé de jouer sur tous les tableaux et de n'y être que très moyennement parvenue. Le grimoire est un méli-mélo de romance érotique, mystère ésotérique, chronique de vie et intrigue fantastique, mais ne brille jamais vraiment dans aucune de ces voies. Un point positif pour la fin qui se révèle assez glauque, bien loin de l'happy ending à laquelle on aurait pu s'attendre après ce récit plein de ficelles.
Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas passé un extraordinaire moment de lecture même si tout n'est pas à jeter. Mon avis est plutôt tiède pour ce roman mais il n'est pas exclu que je lise d'autres titres de l'auteure. Disons juste que celui-ci ne restera pas sur mon étagère...
Le grimoire, Kim Wilkins
Éditeur : Fleuve Noir
Paru en 2001
640 pages
19.80 €
Dommage cela avait l'air vraiment bien.. je note tout de même pour l'emprunter plutôt du coup.
RépondreSupprimer=)
Mauvaise traduction , histoire longue, ridicule et fin glauque me font passer l'envie de lire ce livre. Dommage car comme toi, la couverture me plaisait :)
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ton expression "traduction à pleurer". En effet, cela est parfois rédibitoire.
RépondreSupprimer