Ce qui a manqué à Nick, journaliste américain en virée dans le bush australien ? Quelques règles élémentaires de survie : Ne jamais conduire en pleine nuit sur une route déserte : un kangourou se ferait une joie de défoncer votre pare-chocs. Ne jamais céder aux charmes d'une autostoppeuse du cru. Toujours réfléchir avant de répondre à une question que l'on vous pose en pleine nuit. Dans la vie, il y a des moments cruciaux où il saut prendre la bonne décision, au risque de voir sa vie basculer dans le pire des cauchemars.
Lorsque j'ai vu que Christian de Metter adaptait une nouvelle fois un roman d'un auteur connu, je n'ai pas hésité une seule seconde étant donné la qualité de son Shutter Island. Piège nuptial est un roman de Douglas Kennedy, paru originellement sous le titre Cul-de-Sac (que je trouve personnellement bien mieux que le nouveau), et que j'ai lu il y a quelques années. A l'époque, j'avais adoré cette petite histoire cruelle et plutôt effrayante c'est pourquoi j'étais très impatiente de voir ce que de Metter en a fait.
Piège Nuptial est un récit hybride : à la fois fable, conte, et récit noir, il raconte l'équipée de Nick au fin fond de l'Australie qui tourne au cauchemar lorsqu'une jolie auto-stoppeuse... le kidnappe ! Conduit dans un bled perdu, il est obligé de s'intégrer à la population locale sous peine de provoquer l'ire du père de sa jolie geôlière... et d'y laisser sa peau. L'adaptation de Christian de Metter est très réussie, même si elle ne retranscrit pas assez à mon goût l'ambiance à la fois malsaine et absurde qui se dégage du roman de Kenendy. Avec une palette de coloris qui diffère totalement des ocres et sépias angoissants de Shutter Island, Christian de Metter nous plonge dans une Australie chaude, colorée et ensoleillée, qui ne met que davantage en lumière les terribles évènements qui s'y déroulent. On retrouve le trait caractéristique de de Metter qui encre directement ses planches sans faire de croquis très définis avant : cette impression de flou colle extrêmement bien à la forme que prend le récit de Nick qui oscille perpétuellement entre rêve et réalité. Même si les illustrations sont plus classiques, moins originales que pour Shutter Island, on ne peux que saluer la très grande maîtrise de la luminosité et des jeux d'ombres. Je regrette juste les scènes de nuit, trop sombres, mais peut-être est-ce simplement dû au papier épais et crémeux qui, bien que très agréable au toucher, ne met pas forcément en valeur les détails et les finitions.
J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture, même si je trouve l'adaptation un cran en dessous de celle de Shutter Island. J'ai redécouvert avec plaisir cette petite histoire grinçante et loufoque dont l'atmosphère n'est pas sans rappeler l'Amérique des rednecks, ces bouseux consanguins extrémistes (bref, que du bonheur), l’exotisme en plus. Amateurs de True Blood, ce récit est fait pour vous ! ;)
Piège Nuptial (one shot), Christian de Metter, d'après le roman de Douglas Kennedy
Éditeur : Casterman
Paru en 2012
122 pages
18 €
ISBN 978-2-203-04445-6
C'est fou, je suis ton blog depuis un petit moment et tu me donnerais presque envie de commencer à lire de la BD :)
RépondreSupprimerSinon, sans connaitre le fond de l'histoire, je suis d'accord avec toi sur le fait de Cul de Sac est à mon gout un meilleur titre que Piège Nuptial
Mais lis, lis de la BD, c'est géniaaaaaal la BD ! :D
RépondreSupprimer