Ben voilà. Dimanche, tard dans la nuit, j'ai rendu mon mémoire de master. Avec 4h37 de retard seulement. C'est une sacrée page qui se tourne... Il m'aura fallu quelques jours pour m'en remettre, pour que mon corps et mon esprit se détendent enfin, pour accepter d'être désœuvrée après une période si intense, pour arrêter de culpabiliser à l'idée de ne rien faire.
Pour mettre tout ça une bonne fois derrière moi, petit retour sur l'histoire des 60 pages les plus longues de ma vie...
Tout débute en mai 2013. Le mémoire, mes copines de promo et moi, on y est plus ou moins préparées depuis notre entrée en M1, en septembre 2012. Et puis l'école nous tiens un discours rassurant : tout vient en son temps, détendez-vous, de toute façon des sujets seront proposés spontanément par des personnes du monde des bibliothèques si les idées vous manquent...
Il apparaît que cette fameuse liste de sujets, Graal tant promis, qui paraît en mai 2013... est finalement destinée au élèves conservateurs, et que nous, masters, n'y avons pas accès ! (ou disons plutôt que nous récupérons les miettes qui auront été laissées...). Panique à bord, il nous reste 15 petits jours pour trouver quelque chose qui tient la route. Grosse déception et pas mal de colère à propos de ce quiproquo administratif qui nous laisse l'amère impression d'avoir été pris pour des pigeons.
Pour mettre tout ça une bonne fois derrière moi, petit retour sur l'histoire des 60 pages les plus longues de ma vie...
Tout débute en mai 2013. Le mémoire, mes copines de promo et moi, on y est plus ou moins préparées depuis notre entrée en M1, en septembre 2012. Et puis l'école nous tiens un discours rassurant : tout vient en son temps, détendez-vous, de toute façon des sujets seront proposés spontanément par des personnes du monde des bibliothèques si les idées vous manquent...
Il apparaît que cette fameuse liste de sujets, Graal tant promis, qui paraît en mai 2013... est finalement destinée au élèves conservateurs, et que nous, masters, n'y avons pas accès ! (ou disons plutôt que nous récupérons les miettes qui auront été laissées...). Panique à bord, il nous reste 15 petits jours pour trouver quelque chose qui tient la route. Grosse déception et pas mal de colère à propos de ce quiproquo administratif qui nous laisse l'amère impression d'avoir été pris pour des pigeons.
Bon, d'abord donc, trouver le sujet.
© Marc-Antoine Mathieu, Le décalage - Delcourt 2013.
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Pour tout vous avouer, il m'a suffit de considérer mes thèmes de prédilection (la BD, l'action culturelle et surtout l'exposition) pour arriver assez vite à une ébauche d'un sujet qui tienne debout : la pratique l'exposition de BD. Restait encore l'étape de validation par le directeur des études (afin d'éviter de me retrouver avec les sujets du type "L'histoire de la bibliothèque municipale de Grenoble depuis 1945" ou "État des pratiques de catalogages à la BnF"...).
Mon sujet a été accepté du premier coup (ce qui est loin d'avoir été le cas pour toutes mes copines), donc ma réaction a dû ressembler à peu près à ça :
Pleine d'enthousiasme et de motivation, aidée par Myboox, je commande un certain nombre d'ouvrages historiques et théoriques sur la BD et j'attaque rapidement les lectures préliminaires.
Et puis après... je suis tombée dans une espèce de faille spatio-temporelle.
Mémoire ?
Les mois ont passé, d'autres occupations ont pris le pas : gestion de projet, stage, rapport de stage... Et puis, en juin dernier, je me suis aperçue qu'il me restait moins de trois mois pour écrire 162000 caractères minimum (hors bibliographie et annexes), et que tout ce que j'avais, c'était quelques notes éparses et ça :
Réaction :
Branle-bas de combat, il me faut encore presque un mois pour me replonger dans le bain. Je découvre avec horreur fin juin qu'un mémoire très complet a été écrit sur un sujet très proche et que toute la partie que je voulais consacrer à l'exposition de BD en musée tombe à l'eau.
Et là, mes petits amis, je suis passée successivement par plusieurs phases :
Déni : "un mémoire ? Quel mémoire ?"
Colère : "bordeldechiermerdemerdemerdemerde"
Marchandage : "allez, zyva, j'peux pas avoir une année
de rab' pour écrire ce machin ?"
de rab' pour écrire ce machin ?"
Dépression : "de toute façon je finirai seule avec des tas de chats
et je s'rai jamais titulaire de mon poooooooosteuuuh..."
et je s'rai jamais titulaire de mon poooooooosteuuuh..."
Acceptation : "bon, on est pas là pour enfiler des perles !"
Finalement, je décide d'exploiter un pan inexploré du
mémoire de Pilau Daurès : la bibliothèque.
Ça tombe bien, il paraît que c'est justement ce dont je dois parler !
Je me remets donc le nez dans les lectures et je tente
vaillamment de pondre un plan qui tienne debout.
mémoire de Pilau Daurès : la bibliothèque.
Ça tombe bien, il paraît que c'est justement ce dont je dois parler !
Je me remets donc le nez dans les lectures et je tente
vaillamment de pondre un plan qui tienne debout.
Heureusement, je suis aidée par certains auteurs qui ont tout compris à mon sujet :
© Bill Watterson, Calvin et Hobbes |
Lecteur, sache que quand tu écris un mémoire, tu développes des tas de maladies mentales à un stade plus ou moins avancé. Au programme de mes vacances :
Catatonie
Hystérie
Le syndrome bien connu du "ça plante et j'ai pas enregistré les modifs"
Pure folie
Et puis il y a le moment où, de toute façon, on n'a plus le choix. On baisse les volets, on se prépare des litres de thé ou de café, on ne se lave plus, on mange des sandwichs, la nuit on fait des rêves en 3 parties de longueur égale et on souffre de courbatures de fesses parce qu'aucune chaise n'est faite pour accueillir notre postérieur autant d'heures d'affilée. MAIS ON ÉCRIT.
Et là, au moment où on pense qu'en serrant les fesses, ça passe, on reçoit un mail de notre directeur de mémoire (le 3ème en un an), 24h avant le rendu, qui nous demande de bien vouloir lui envoyer un plan détaillé et 2 pages de synthèse pour "faire des retours".
Malgré la torture psychologique, j'ai tenu bon. Résultat : 168385 caractères, 116 pages, des tas de poncifs lénifiants et d'approximations mais avec des chouettes images de bédé dedans et des témoignages qui envoient.
J'ai cliqué sur "remettre" et après...
Coma. |
Il y a quelques jours enfin, tel Robert Pattinson, j'ai revu la lumière du soleil après une intense période de claustration, et je crois même que mes oreilles ont brillé, un peu.
Maintenant, il me reste la soutenance, vendredi 19, mais je n'angoisse pas car de toute façon, le mal est fait. Advienne que pourra ! Il était temps que mes études se terminent, je n'ai jamais été aussi charrette de toute ma vie... Ça me servira de leçon, je ferai désormais bien tous mes devoirs en avance ! Ah, on me dit dans l'oreillette que j'ai une chronique K.BD à faire pour avant-hier...
Ce bilan de ton mémoire est absolument génial (le gif de Ace Ventura, mon Dieu...). Et terriblement angoissant, puisque j'entre en M1 et que pour la Toussaint, je dois avoir une ébauche de sujet de mémoire (HAHAHAHA). L'année n'a même pas commencé et je comprends déjà toutes les implications de la phase "catatonie". C'est beau. En tout cas, félicitations pour ce tour de force, et merde pour ta soutenance !
RépondreSupprimerAhaha j'adore ! Je suis aussi passée par là, et je suis bien contente d'en avoir terminé avec ce ***** de mémoire :D Bon courage pour ta soutenance :)
RépondreSupprimerQuand je lis ça, je dis... je ne veux JAMAIS faire de mémoires !!
RépondreSupprimerAu moins tu est délivrée de cette partie-là, et je croise les doigts pour que tout se passe bien <3 !!
Morte de rire ! Je me permets parce que je me suis totalement retrouvée là-dedans. Je suis passée par toutes ces phases ^^
RépondreSupprimerJ'ai mis 3 ans pour écrire mon mémoire de master (un peu plus de 100 pages, en anglais) et si on me demande maintenant ce que j'ai fait pendant ses 3 ans... je ne sais pas ! Le trou noir total. J'étais absorbée par le vortex du mémoire :-D
Bonne chance pour ta soutenance !
Ben finalement, tu est toujours parmi nous, c'est ce qui compte. Allez, tu es dans la dernière ligne frite avant la soutenance. Tiens-nous au courant.
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