Médecin à Francfort, Kurt Krausmann mène une existence ordinaire, limitée à ses allers-retours entre son cabinet de consultation et son appartement bourgeois. Jusqu'au drame familial qui va le précipiter dans le désespoir. Afin de l'aider à surmonter son chagrin, son meilleur ami, Hans, un riche homme d'affaires versé dans l'humanitaire, lui propose de l'emmener sur son voilier jusque dans les Comores, pour les besoins d'une bonne cause. Au large des côtes somaliennes, leur bateau est assailli par des pirates. Kurt et Hans sont enlevés puis transférés dans un campement clandestin. Dans leur geôle improvisée, se trouve déjà Bruno, un otage français que tout le monde semble avoir oublié, et qui tente péniblement de concilier sa passion pour le continent africain avec l'angoisse de sa captivité. Une détention à l'issue incertaine, des conditions de vie innommables, une promiscuité dangereuse avec des mercenaires sans pitié, c'est le début d'une descente aux enfers dont personne ne sortira indemne. Mais parce que le drame est propice aux revirements de situation, c'est aussi pour Kurt le début d'une grande histoire d'amour.
J'ai aimé !
+ J'avais été complètement bouleversée par L'attentat puis un peu déçue par L'Olympe des Infortunes, mais la lecture d'un Khadra est toujours une expérience forte, sensible, emplie d'émotions. L'équation africaine exercait sur moi un irresistible attrait, notamment grâce à cette fabuleuse couverture. Fascinée par l'Afrique, continent de contradictions, et par la littérature africaine, rythmée et chantante, je ne pouvais faire l'impasse sur ce nouvel opus plus actuel que jamais. Le récit débute par un drame, l'étincelle qui met le feu aux poudres ; l'auteur nous plonge alors dans l'enfer lointain et pourtant si proche d'une Afrique déracinée, une Afrique qui se cherche, un continent où les sévices les plus sordides côtoient les miracles les plus extraordinaires. L'expérience est angoissante, traumatisante, et il y a fort à parier que je ne considèrerai plus les prises d'otages du même oeil après cette lecture. Mais le côté contemporain du récit n'est que la trame de fond, importante certes, ne représentant cependant que le support à l'analyse habile des sentiments qui agitent l'âme humaine. Kurt, Bruno, Hans, Blackmoon, Jema et les autres sont les véritables objets de l'histoire. Quel continent mieux que l'Afrique, avec toute la charge symbolique qu'il véhicule, peut refléter les paradoxes de l'être humain, capable du meilleur comme du pire, tantôt cruel et impitoyable comme le soleil qui écrase le désert, tantôt foncièrement bon et généreux comme un oasis ou un sourire inespéré ? Khadra signe une intéressante réflexion sur la vanité de l'Homme et sur sa dignité et son courage à toute épreuve malgré les vicissitudes de la vie.
- Le style est précis, recherché, mais je n'ai pas retrouvé la musicalité qui me plaît tant chez cet auteur, peut-être parce que le récit est très dialogué ou qu'il se focalise sur l'incompréhension de Kurt face à une Afrique qui n'est que le miroir de ses propres émotions. Certains passages m'ont paru un peu redondants.
L'équation africaine, Yasmina Khadra
Éditeur : Julliard
Paru en 2011
327 pages
19 €
ISBN 9782260019602
Éditeur : Julliard
Paru en 2011
327 pages
19 €
ISBN 9782260019602
A mettre dans la Wish commun eà mon cher-et-tendre et moi même merci pour la découverte.
RépondreSupprimer@ Calie : mais de rien... bonnes lectures ! :)
RépondreSupprimerje ne connaissais pas ce titre de l'auteur... comme toi, j'ai été marquée par "L'attentat", mais aussi par "Les hirondelles de Kaboul" et j'ai aimé "L'olympe..."
RépondreSupprimerà l'occasion, je lirai celui ci certainement avec grand plaisir!
Personnellement
RépondreSupprimerc'est mon premier livre de l'auteur
Je note que tu conseilles donc la lecture de "l'attentat" si je le trouve j'y penserai ;) merci
j'ai beaucoup aimé ce livre
J'ai également donné mon avis ici :
http://suite101.fr/article/lequation-africaine--de-yasmina-khadra-a36740#ixzz2T4RqGiVD
mais suis passée par livraddict pour voir ton avis
amicalement,
christelle dite cricket