13 mars 2012

La Marmite du Diable, Olivier Silloray


Lorsqu'il annonce la découverte d'une grotte préhistorique extraordinaire, personne ne croit le spéléologue François Wilthbert.
Accusé par la communauté scientifique et les médias d'avoir lui-même réalisé les peintures qui ornent les parois du site, il succombe â un cancer foudroyant et disparaît sans avoir révélé l'emplacement de la grotte. Nicolas, son fils, met un point d'honneur â réhabiliter sa mémoire. Hélas, son enquête s'avère plus douloureuse que prévu... Obligé d'ouvrir les yeux sur la folie de son père, bouleversé par un premier amour, Nicolas va s'acharner â démêler toute l'affaire de la Marmite du Diable.
J'ai aimé !

Une fois de plus, un petit livre ado pioché au hasard sur l'étagère, quelques minutes avant de prendre le bus pour rentrer chez moi. Cette fois-ci, ma main a été moins heureuse... mais rassurez-vous, j'ai tout de même apprécié La Marmite du Diable, même si cette lecture n'est pas un coup de cœur.

Nicolas est un jeune homme torturé, empli de doutes et de colère. Il est la brebis galeuse depuis que son père a pété les plombs lors d'une excursion, détruisant complètement certains vestiges préhistoriques en foulant la terre de manière tout a fait hystérique et désordonnée. La communauté scientifique ne lui a jamais pardonné cet acte de folie qui a jeté l'opprobre sur tous les spéléologues amateurs. Lorsque François annonce sa découverte d'une caverne inconnue jusque là, pleine de peintures d'une qualité exceptionnelle, personne ne le croit. Quand il meurt d'un cancer, son fils Nicolas porte seul le poids de la honte, et subit moqueries voire violences physiques à l'école. La Marmite du Diable est le récit d'un dérapage progressif, d'une lente descente aux enfers. Nicolas, de plus en plus replié sur lui-même, se met à sécher les cours. Le manque de communication avec sa mère n'arrange rien ; seul son oncle semble comprendre l'adolescent. La réhabilitation du père ne se fait pas spontanément, bien au contraire, car Nicolas est plein de rage pour ce parent qui lui vaut tous ses maux et qui l'a "abandonné" bien trop vite. Lorsque le jeune homme tombe sur un journal puis une cassette vidéo où son père explique qu'il a bel et bien découvert l'un des plus beaux sites existants, Nicolas décide d'en avoir le coeur net...

La plongée dans les entrailles de la terre fait écho à celle de l'intime. L'image de la grotte est  fermement liée à celle de notre propre corps, de notre psychisme. En suivant les traces de son père, c'est avant tout lui-même que Nicolas explore, son mal-être, ses désirs, ses déceptions. Ce voyage intérieur est difficile mais nécessaire pour que l'adolescent trouve la clé qui lui permette de remonter la pente. Le "mystère" de la fresque trouve bien évidemment une réponse, mais ce n'est finalement pas tant cela qui nous intéresse. Bien que cette lecture s'est révélée plaisante, je peux reprocher à l'auteur d'être parti un peu dans tous les sens, ce qui m'a semblé dommage étant donné le nombre de pages réduit. J'aurais aimé un récit plus long, ou moins d'éléments, de manière à donner plus d'impact au personnage de Nicolas. L'écriture est simple et retranscrit parfaitement l'atmosphère de malaise dans laquelle se trouve l'adolescent. La Marmite du Diable est donc un roman fort qui aborde de manière originale le thème de l'acceptation de soi et de la mémoire. Je n'en garderai cependant pas un souvenir impérissable, bien qu'il me soit assez difficile de pointer du doigt ce qui m'a dérangée.

La Marmite du Diable, Olivier Silloray
Éditeur : Bayard Jeunesse
Collection : Millezime
Paru en 2006
180 pages
10.90 €
ISBN 2-7470-1747-8

2 mot(s) doux:

  1. Une impression en demi-teinte, on dirait.

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  2. Je n'ai pas été emballée plus que ça même si j'ai passé un agréable moment de lecture... mais j'ai très envie de lire le précédent roman de l'auteur, "Le Grand Piano Noir" !

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