Y a-t-il là-haut quelqu'un qui m'aime ? Cette question hante Bloom depuis qu'il a failli mourir. Mais, face à l'inefficacité de Lucifer et de la Mort, en grand débat sur les méfaits des défibrillateurs, Dieu descend sur terre finir le travail lui-même... Deux hamsters, Donut et Beignet, attendent Joe, leur maître. Confiant dans la bonté de son dieu nourricier, Donut se met à prier. Affamé, Beignet commence à douter... Après une nuit de rêves impurs, Motty se réveille avec une poitrine velue et une furieuse envie de bricoler. Que vont penser les siens de son nouveau corps de chef de chantier goy ?
Ces nouvelles sont une petite merveille ! J'ai pris beaucoup de plaisir à les lire. Shalom Auslander est parfois cynique, souvent hilarant, toujours délicieusement blasphématoire. Il est question de la religion juive, évidemment, mais pas seulement : les croyances en général sont concernées, mais surtout les petits travers humains, décrits et mis en scène avec beaucoup de justesse.
J'ai adoré Heismish sait tout (extrait ci-dessus), qui raconte l'éveil de Schlomo, un jeune juif, à la sexualité, et qui m'a fait mourir de rire, ainsi que La Métamorphose : l'histoire de Motty, un juif pratiquant qui se réveille un matin avec un corps de chef de chantier goy, les poils et la furieuse envie de bricoler compris. Cette transformation donne lieu à des débats théologiques absurdes et burlesques, et pourtant totalement véridiques. Les surprenantes révélations du livre de Stanley m'a également beaucoup plu. Imaginez qu'un homme retrouve les plus anciennes tablettes sacrées de l'histoire, et qu'il s'aperçoive qu'il manque un paragraphe dans toutes les versions plus récentes. Un paragraphe explosif...
La première fois que Schlomo avait entendu le mot "blowjob" (pipe, en français), il avait passé le plus clair de la semaine à souffler ("to blow") sur son sexe avec la même énergie désespérée qu'un campeur perdu dans la montagne qui tenterait de faire partir un feu de branches trempées.
Toutes ses connaissances en matière de sexualité étaient de troisième main, venues de camarades de classe qui les tenaient eux-même de seconde main de leur frères aînés, lesquels les avaient acquises de première main dans les revues pornographiques de leur père. Après avoir manqué de s'évanouir à force de souffler, il avait essayé le sèche-cheveux de sa mère, aussi bien en position "chaud" que "froid", mais cela n'avait rien donné. Son père l'attendait à la sortie de la salle de bain. "Faigaleh !" s'était-il écrié. Pédé. Et il l'avait giflé de toutes ses forces, ajoutant : "Les sèche-cheveux, c'est pour les filles !"
Attention cependant, la nouvelle qui s'intitule Châtie les païens, Charlie Brown ! demande une connaissance du comic-strip "Peanuts". Je n'ai par ailleurs pas apprécié le style de cette nouvelle, qui s'apparente à une description d'une case, assez désagréable à lire.
Je l'ai lu aussi à la suite de La lamentation (peut être trop rapidement après d'ailleurs) et j'ai trouvé peu de différences, trop de déjà lu... bref j'ai beaucoup moins aimé :s
RépondreSupprimer