15 mai 2013

Sur les trois heures après dîner, Michel Quint


Quand Thomas Bertin, le nouveau prof de théâtre, est apparu, Rachel n'a pas compris tout de suite ce qui lui arrivait. Le mot amour, elle n'y a pas pensé tout de suite. C'est le soir qu'elle a compris. Elle aimerait Thomas Bertin jusqu'à son " dernier battement de cœur ". Sauf que Rachel n'est qu'une lycéenne de dix-sept ans, sauf qu'il y a Babette, la ravissante compagne de Thomas... Et sauf qu'un matin, la tragédie décide de s'en mêler. Le cours va commencer mais Thomas n'arrive pas...
 Pas convaincue...

Je me heurte depuis trois ans maintenant à la sélection d'un auteur en Q pour le challenge ABC organisé par Nanet. Heureusement, les rayonnages des bibliothèques ou des librairies sont des sources inépuisables d'idées, et c'est ainsi que j'ai mis la main sur cette nouvelle publiée dans la collection Scripto que j'aime beaucoup pour la variété des thèmes des ouvrages qu'elle met en avant.

Il est question d'amour, dans ce court récit, et de celui, improbable et pourtant pas si incroyable d'une lycéenne pour l'un de ses professeurs. L'arrivée de ce jeune enseignant solaire et passionné dans le quotidien de Rachel bouscule tous ses rapports à autrui. Elle se heurte très vite à deux obstacles : ses parents, et notamment son père, aigri et colérique, qui considère sa fille comme une débauchée, et Babette... la copine de Thomas. Entre trahisons, réconciliations, mensonges et peines de cœur, Rachel est ballotée sur la mer des sentiments comme un radeau en pleine tempête...

Ce qui surprend dès le début de cette nouvelle est le style de l'auteur, très métaphorique et poétique, d'ailleurs pas toujours simple à lire. La langue est très orale, comme dans Effroyable Jardins (lu l'année dernière également dans le cadre du challenge ABC) ; les phrases déstructurées et les respirations là où on ne les attend pas. Je suis persuadée que ce titre est particulièrement intéressant à lire à voix haute grâce à ce rythme décalé, mais aussi - et surtout - en raison de son aspect très visuel, très théâtral. C'est ce dont il est question, me direz-vous !
« Ça m'a fait vlan au creux de la poitrine, du chaud aux joues, un picotis partout partout et une bête envie de pleurer... »
J'ai beaucoup apprécié les multiples références théâtrales et culturelles en général qui parsèment le récit, ainsi que la puissance de l'écriture. Mais mon impression globale à l'issue de cette lecture est cependant la lassitude, probablement à cause du style qui, bien que riche et original, se prête mal à une lecture d'une seule traite. Au final, il est difficile pour moi de mettre une appréciation car j'ai trouvé dans cette nouvelles autant d'éléments positifs que négatifs. Dans l'ensemble cependant, je n'ai pas été séduite par ce texte au style très (voire trop ?) particulier, que j'ai trouvé nettement moins réussi et percutant qu'Effroyable Jardins, même si je reconnais -et salue - une fois encore l'inimitable style de Michel Quint.

Sur les trois heures après dîner, Michel Quint
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Scripto
Paru en 2009
109 pages
7.10 €
ISBN 978-2-07-061914-6

8/26
Retrouvez mon avis sur le blog du Challenge ABC 2013

3 mot(s) doux:

  1. Je n'ai jamais lu de roman de Quint, je ne connaissais pas celui-ci et il pique ma curiosité, mais si ce n'est pas son meilleur, je devrais peut être commencer plutôt par un autre, je sais pas ^^

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  2. A part "Effroyables jardins", je n'ai pas été convaincu par ses autres romans.

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  3. J'ai mis un lien de mon blogue vers ton article. Ton avis différent du mien est très intéressant

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