Voici le grand roman de l'Inde contemporaine, réaliste, foisonnant, inspiré - traversé par le souffle d'un Hugo ou d'un Dickens. L'histoire se déroule au cours des années 1970 et 1980. Dans le même quartier vivent des personnages venus d'horizons très divers : Ishvar et Omprakash, les deux tailleurs des " intouchables ". Dina, la jeune veuve, qui, pour survivre, se lance dans la confection à domicile. Maneck, descendu de ses lointaines montagnes pour poursuivre des études. Shankar, le cul-de-jatte, exploité par le maître des mendiants. Bien d'autres encore...
J'ai aimé !
Une envie d'ailleurs ? Ne connaissant pas du tout la littérature indienne, j'ai entrepris de combler cette lacune sur les conseils d'un ami qui va y passer deux mois prochainement. Et pour une entrée matière, je n'y suis pas allée de main morte : presque 900 pages de récits croisés, des personnages hauts en couleur et d'émotions fortes...
J'ai traversé ce roman de façon un peu indifférente; la lecture était plaisante, sans plus, parfois un peu laborieuse, surtout au début lorsque les protagonistes sont introduits de manière simultanée et qu'il n'est pas forcément aisé de se repérer dans le récit. Et puis, petit à petit, je me suis attachée a Ishvar et Om, à Dina, à Maneck, finalement bien plus que je ne m'y attendais. Les derniers chapitres furent un vrai crève-cœur, et j'ai été la première étonné de ma tristesse en refermant ce roman compte-tenu de mon enthousiasme initial très modéré.
Nul doute, la comparaison entre Rohinton Mistry et Hugo ou Dickens est plutôt bien choisie, car L'équilibre du monde étale son réalisme avec fracas, et il est difficile de rester de marbre face aux coups du sort qui frappent nos héros. Cette véritable fresque nous fait en outre découvrir les évolutions majeures qu'a traversée l'Inde ces cinquante dernières années, et nous permet de mieux appréhender ses enjeux actuels d'un pays à la culture incroyablement riche et aux multiples facettes.
La violence, physique ou non, est omniprésente, mais la littérature indienne possède un je-ne-sais-quoi d'immensément positif, une sorte de fatalité joyeuse partagée par tous les personnages. Je ne peux m'empêcher de penser à cette citation du film Indian Palace (si vous ne connaissez pas, foncez, c'est très réussi !) : "Tout est bien qui finira bien. Et si c'est pas bien, c'est que c'est pas la fin." En bref, une expérience plutôt positive que je compte bien renouveler avec d'autres auteurs. Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas !
L'équilibre du monde, Rohinton Mistry
Éditeur : Le Livre de Poche
Paru en 2001
891 pages
8.60 €
ISBN 2-253-15086-X
Punaise, celui là est dans ma PAL depuis... pfff au moins 7 ans !! Ça doit être un de mes records... Et le pire, c'est que j'ai toujours envie de le lire, et ta chronique renforce cette envie.
RépondreSupprimerJ'ai vu Indian Palace, et la comparaison me suffit à vouloir lire ce livre genre là, maintenant, tout de suite! ^^ Il y a tellement de cultures et d'univers à découvrir, la littérature est un portail tellement parfait pour ça... Hop, je le rajoute dans ma wishlist!
RépondreSupprimerC'est vrai qu'en lisant ce livre, on a envie de découvrir d'autres lectures sur l'Inde et même de découvrir le pays.
RépondreSupprimerMerci pour la référence
@Livresse : oh la vache, beau record ! En cherchant bien, je suis sûre que certains sont dans ma PAL depuis aussi longtemps... ^^
RépondreSupprimer@Bookwormette : mais il est vraiment trop bieeeeen ce film ! Je ne pensais vraiment pas apprécier autant, je trouve qu'il y a la juste dose d'humour anglais et qu'il a réussi à éviter les clichés !
@Lydie : je t'en prie ! Plus mon ami me parle de son voyage et plus j'ai envie à mon tour d'y aller...
Un dépaysement réussi.
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