Dans ma vie, il y a six trucs graves de chez grave :
1. J'ai un bouton, style juste sous la peau et qui, au lieu de sortir, continue à mûrir sournoisement par en-dessous, bien rouge et bien décidé à squatter l'emplacement au moins deux ans.
2. Le bouton est sur mon nez.
3. Ma petite sœur qui a trois ans a sans doute fait pipi quelque part dans ma chambre.
4. Dans quatorze jours, les grandes vacances seront terminées et ce sera le retour au stalag 14 et à Oberführer Frau Simpson et sa bande de "profs" sadiques.
5. Je suis très laide et je mérite de vivre dans un hospice pour laids.
6. Je suis allée à une fête, déguisée en olive fourrée.
Coup de cœur !
Dans la série "je parle de mes livres fétiches des années après leur découverte", je vous présente Georgia, 14 ans, arrivée entre mes mains en 2002. Je ne vous raconte pas la claque pour la préadolescente que j'étais quand j'ai mis pour la première fois mon nez dans ce premier tome qui augurait des années de bonheur futur et de marrade à m'en tenir les côtes. Que je vous explique : Georgia est une adolescente presque normale. Je dis presque, car si elle a les préoccupations classiques de cet âge critique (le maquillage, les garçons, les fringues, sa bande de copine, l'école...), elle vit dans une famille pour le moins... barrée :
Concrètement, l'histoire n'est pas d'un grand intérêt. Je pense qu'il faut avoir découvert Georgia comme moi, à un âge proche du sien, pour apprécier pleinement ce récit, qui paraît autrement tout de même très superficiel. Pour moi, et surtout aujourd'hui, la vrai réussite du livre tient au style inimitable de Louise Rennison, qui m'a fait pleurer littéralement de rire plusieurs fois (j'ai souvenir d'un devoir en classe de français où, ayant terminé plus tôt, je me suis plongée dans les aventures de Georgia... et j'ai été exclue de la classe tellement je me tenais les côtes). Un style que j'aurais bien du mal à vous décrire précisément et à caractériser ; je préfère donc vous livrer quelques citations pour que vous puissiez vous en imbiber vous-même.
- Sa mère, surnommée Mutti, se balade en tenues bien trop légères pour son âge et exhibe ses seins d'une taille anormale ;
- Son père, surnommé Vati, porte la moustache et est le mec le plus ringard de la terre ;
- Son oncle Eddie est chauve comme une boule de billard et passe son temps à raconter des blagounettes ;
- Sa petite sœur Libby, trois ans, vie dans un monde imaginaire où "trouduc" est un petit nom affectueux ;
- Son chat, Angus, de la taille d'un rottweiler, passe son temps à terroriser le caniche des voisins.
Comment voulez-vous vous concentrer un tant soit peu sur les choses importantes (= les garçons) quand votre famille et les adultes en général passent leur temps à essayer de vous mettre des bâtons dans les roues "pour votre bien" ?
Concrètement, l'histoire n'est pas d'un grand intérêt. Je pense qu'il faut avoir découvert Georgia comme moi, à un âge proche du sien, pour apprécier pleinement ce récit, qui paraît autrement tout de même très superficiel. Pour moi, et surtout aujourd'hui, la vrai réussite du livre tient au style inimitable de Louise Rennison, qui m'a fait pleurer littéralement de rire plusieurs fois (j'ai souvenir d'un devoir en classe de français où, ayant terminé plus tôt, je me suis plongée dans les aventures de Georgia... et j'ai été exclue de la classe tellement je me tenais les côtes). Un style que j'aurais bien du mal à vous décrire précisément et à caractériser ; je préfère donc vous livrer quelques citations pour que vous puissiez vous en imbiber vous-même.
Ce chat est gravement givré. Je l’ai trouvé à Loch Lomond en Ecosse dans le jardin de la pension de famille où on passait nos vacances avec les parents. La pension s’appelait «Au bon coin», c’est vous dire le style de vacances.
Le jour où il a massacré mon pull quand je l’ai pris dans mes bras, j’aurais dû me douter qu’au rayon chat tout ne tournait pas rond. Mais il était tellement mignon comme chaton, tout tigré avec des poils longs et d’immenses yeux jaunes. Déjà petit, on aurait dit un bébé chien. J’ai supplié mon père de me laisser le ramener à la maison.
— S’il reste ici, il mourra. Il a pas de papa et il a pas de maman.
A quoi il a répondu :
— C’est probablement parce qu’il les a mangés.
11h15 - Jas m'a appelée, elle voulait faire les boutiques. Il paraît qu'ils ont sorti une nouvelle ligne de maquillage tellement naturel qu'on ne dirait jamais que tu t'es maquillée.
- Ils font les sourcils ?
- Pourquoi ? Je ne comprends pas de quoi tu parles. Tu veux dire les faux cils, non ?
- Non. Je te parle de sourcils. Tu sais les gros paquets de poils scotchés au dessus de tes yeux ?
Honnêtement, il y a des moments où les copines ne sont pas rapides, rapides.
- Évidemment que non, ils font pas les sourcils. Tout le monde a des sourcils, pourquoi est-ce qu'il te faudrait une paire de rechange, à toi ?
- Parce que j'ai plus de sourcils. Je me suis gourée, je les ai rasés.
- J'arrive. Touche à rien.
Midi - Quand j'ai ouvert la porte, Jas m'a regardée comme si j'étais une Klingon. Elle m'a fait :
- T'as l'air d'une Klingon.
Elle est vraiment bouchée, comme fille. Avec elle, j'ai plus l'impression d'avoir un chien qu'une copine.
16h - Je viens de m'apercevoir que Libby a utilisé mes dernières serviettes périodiques pour faire des hamacs à ses poupées.Le premier tome du Journal intime de Georgia Nicolson est une friandise qui se dévore en un clin d'œil, notamment grâce à la construction du récit : chaque chapitre correspond à un mois de l'année, et le tout est fragmenté en multiples courts paragraphes introduits par une date ou une heure. Louise Rennison joue beaucoup sur le comique temporel que lui permet cette construction, et développe par ailleurs tout un vocabulaire propre à Georgia, mêlant mots de langues étrangères, argot et néologismes. L'ensemble est court, oral, très rythmé et complètement loufoque, bref, parfaitement rafraîchissant ! Je dois me freiner pour ne pas tout relire d'une traite...
16h30 - Elle a entièrement vidé mon tube de fond de teint sur son panda qui a la tête très beige à l'heure qu'il est.
17h - Je n'ai plus ni fond de teint ni argent pour en acheter. Je crois que je vais la tuer.
17h15 - Non. Paix. Om. Paix intérieure.
20h - Aahhh ! Tôt couchée, tôt levée.
21h30 - Je me suis réveillée en sursaut. J'ai cru qu'il était l'heure de se lever.
Minuit - Est-ce que je mets ma jupe droite demain, ou pas ?
Le journal intime de Georgia Nicolson (1) : Mon chat, mon nez, l'amour et... moi, Louise Rennison
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Scripto
Paru en 2002
190 pages
9.50 €
Oh oui, j'ai adoré cette série moi aussi quand j'étais plus jeune !
RépondreSupprimerIl faudrait que je les relise..
J'adooooore Georgia ! J'ai relu ce premier tome l'année dernière lors d'un voyage de nuit en train... je me marrais tellement que j'ai senti la haine des autres passagers qui essayaient de dormir :-D
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