Gaia a quitté l'Enclave, fuyant ses lois injustes et sa répression cruelle, pour partir à la recherche de sa grand-mère dans la Forêt Morte. Mais la société qu'elle y découvre est bien loin de l'utopie à laquelle elle s'attendait. Les femmes y dictent leur loi, en particulier Olivia, la Matriarche, et toutes les relations y sont régies par des règles strictes. À peine la jeune fille est-elle arrivée qu'on lui enlève Maya, sa petite soeur et désormais unique famille. Gaia devra une nouvelle fois puiser au plus profond d'elle-même pour renverser la hiérarchie et briser les interdits.
J'avais eu un énorme coup de coeur pour le premier tome, haletant, que je n'avais pas réussi à lâcher une fois plongée dans l'histoire. Heureusement pour moi, le second tome ne sortait que quelques jours après et c'est donc avec l'histoire du premier opus encore bien présente en mémoire que j'ai pu attaquer cette lecture.
Ce second tome est beaucoup plus réflexif que le premier. Gaïa a réussi à fuir l'enclave en compagnie de sa soeur, Maya, qui n'est encore qu'on nourrisson. Le récit commence après une courte ellipse, lorsque les deux filles sont découvertes à demi-mortes de faim dans le désert par Chardo, un cavalier qui les ramène jusqu'à Zile, cité aussi appelée la Forêt Morte. Pour Gaïa, la joie n'est que de courte durée car la communauté, tenue d'une main de fer par des femmes, lui enlève immédiatement sa sœur pour l'avoir mis en danger en l'emmenant avec elle dans sa fuite. Gaïa s'aperçoit très vite que la cité est en détresse. Un mal étrange provoque la stérilité d'une bonne partie des hommes mais surtout un énorme déséquilibre dans les naissances : une seule fille voit le jour pour neuf garçons. La femme est donc le bien le plus précieux de Zile, qui lui accorde une place prépondérante et même sacrée : les hommes n'ont pas le droit de vote, les contacts sont interdits...
Dans cette atmosphère, Gaïa, privée de sa soeur, s'entête et défie perpétuellement la Matriarche, l'autorité suprême du village. Elle ne doit son salut qu'à ses capacités de sage-femme ; la ville ne peut se permettre de fausse-couche ou de décès par hémorragie. Mais le moindre choix de la jeune fille provoque d'interminables et néfastes conséquences pour ceux qu'elle aime. Déchirée entre ses devoirs en tant que médecin, sa gratitude envers celle qui leur a permis de s'installer à Zile, les valeurs que lui ont enseigné ses parents et son amour pour certaines personnes, Gaïa découvre que le moindre de ses agissements peut être critique.
Moins d'action donc, mais des évènements toujours aussi passionnants. L'auteur creuse davantage son héroïne et se concentre sur ses sentiments et ses émotions, en abordant toujours des thèmes universels et intemporels forts tels que la liberté, le libre-arbitre, le droit à la vie ou l'autorité. Gaïa a beaucoup mûri, même si elle agit encore parfois avec fougue et impulsion. Ses actions irréfléchies sont lourdes de conséquences et la jeune fille comprend très vite qu'elle n'est pas seule et qu'elle ne peut se permettre d'être égoïste.
Une petite déception en revanche : Gaïa est bien trop sentimentale à mon goût. Les romances tiennent une part très importante du récit, et l'incertitude de la jeune fille face à ses sentiments devient pénible. L'intrépide héroïne se transforme en une cruche torturée dès qu'un garçon est dans les parages ! Je n'ai pas compté le nombre de fois où elle "frissonne" à cause d'un geste, d'un contact ou même d'une phrase, mais je pense que mis bout à bout ils rempliraient une page... J'espère que Gaïa va finir par se décider dans le prochain tome et que son cerveau va reprendre le dessus sur ses hormones !
Birth Marked, tome 2 : Bannie, Caragh M. O'Brien
Éditeur : Mango
Paru en 2011
400 pages
18 €
ISBN 9782740428078
J'avais adoré le tome un, et j'avoue que j'ai hâte de lire ce deuxième tome !
RépondreSupprimerPs : Ton est vraiment génial, je l'adore.
A bientôt. ^^