Mme Smith : Tiens, il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise. Les enfants ont bu de l'eau anglaise. Nous avons bien mangé, ce soir. C'est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que notre nom est Smith...
La prochaine fois, je m'abstiens...
Un peu de théâtre en cette fin d'année 2011 avec un titre que j'ai récemment vu représenté au Théâtre de la Madeleine à Troyes par la compagnie Solantiname : La cantatrice chauve. J'avais été totalement échaudée par Le rhinocéros, lu au lycée, pièce qui m'avait plongé dans des abîmes de perplexité et d'ennui. Pourtant je m'estime plutôt bon public et réceptive à l'humour, y compris absurde, lorsqu'il est justement dosé. Et c'est bien ça le problème car avec Ionesco, nous sommes dans l'excès ! La cantatrice chauve ne déroge pas à la règle...
Les Smith ont invité le couple Martin à boire le thé, mais ceux-ci sont en retard. S'y mêlent la bonne et l'étrange chef des pompiers : les conversations sans queue ni tête s'enchaînent entre les protagonistes. Tandis que les Smith dissertent sans fin sur la probabilité de la présence d'une personne derrière la porte lorsque l'on sonne, les époux Martin entretiennent un passionnant (!) dialogue car ils sont persuadés de s'être déjà croisés quelque part...
Si quelques faits m'ont semblé accrocheurs et drôles, ce n'est malheureusement pas le cas de l'ensemble de la pièce qui m'a, une fois de plus, parue rébarbative. Je pense même que si j'ai réussi à aller au bout de cette lecture, c'est en grande partie grâce aux bons souvenirs que je garde de la représentation, qui m'a davantage plu que la lecture. Le jeux des acteurs était en effet très vivant, et m'a permis de m'imprégner de l'humour de ce petit texte qui n'est pas toujours facile à déceler. A travers les postures, les mimiques, les jeux de voix, la Compagnie Solentiname donne véritablement corps à La cantatrice chauve. Le tout dans une ambiance Rock&Roll déjantée qui m'a conquise par son non-conformisme et son décalage, à l'image de ce qu'est cette "anti-pièce".
Le théâtre de Ionesco est donc à mon sens un théâtre qui doit se voir et non se lire. J'ai apprécié la représentation, qui m'a permis de redécouvrir ce texte étrange, qui continue cependant à me laisser de marbre lors d'une lecture.
La cantatrice chauve suivi de La leçon, Eugène Ionesco
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Paru en
150 pages
5.95 €
ISBN 9782070362363
23/26
J'ai bien apprécié ce texte mais c'est vrai que c'est plutôt bizarre. Enfin c'est du Ionesco !
RépondreSupprimerJ'aimerais bien voir une représentation. :)
J'ai toujours eu du mal avec le théâtre, mais je pense quand même que ça passe mieux en représentation qu'en lecture... Ce n'est pas vraiment fait pour être lu !
RépondreSupprimer@ Luthien : je te conseille vraiment de voir une adaptation, c'est là que les textes de Ionesco prennent tout leur sens !
RépondreSupprimer@ Riz-Deux-ZzZ : même avis...
@Riz-Deux-ZzZ
RépondreSupprimerQuand tu dis que ça doit passer mieux en représentation qu'en lecture, tu marques un point, même si ce n'est pas toujours vrai, même si ça peut des fois être tout le contraire ! (sisi, ça existe).
Une chose est sure, lorsqu'on a envie de lire une pièce de théâtre et qu'on sent qu'on va avoir du mal, pour l'apprécier et réussir a se débarrasser des préjugés qui datent du collège et qui parasitent forcément l'opinion, l'envie et la lecture de la pièce, un petit truc que je vous donne et qui marche à coup sûr, c'est de regarder la page des personnages et de s'imaginer dans le rôle principal et de distribuer les autres mentalement à des proches, parents, potes, petit(e) ami(e) et littéralement se mettre en scène en lisant.
Mais bon, moi-même étant comédien, je dois bien avouer que je me suis aperçu depuis un moment qu'une pièce de théâtre, c'est mieux de la voir avant et d'éventuellement se procurer le texte après. Car un texte de théâtre est surtout un outil de travail pour comédien, faut bien l'avouer.