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21 juin 2015

La vie rêvée d'Eve (1), Anna Carey

USA 2032. Seize ans après qu'un virus mortel a décimé la Terre, hommes et femmes vivent séparés. Eve, 18 ans, n'a jamais quitté l'enceinte de son école. Elle pense qu'un avenir radieux l'attend, jusqu'à ce qu'elle découvre la terrible vérité : les jeunes diplômées sont enfermées dans une clinique où elles enchaînent les maternités pour repeupler le monde dévasté. Horrifiée, Eve s'enfuit. Commence alors un voyage solitaire et périlleux à travers la Zone, où elle doit éviter les chiens sauvages et les hommes qui la terrifient. 
Jusqu'au jour où elle rencontre Caleb, un jeune rebelle qui gagne peu à peu sa confiance... puis son coeur. Mais dans ce monde ravagé, l'amour est un luxe qu'Eve ne peut se permettre. Sauf à le payer très cher.

A priori, le résumé n'avait rien de très novateur... Un énième roman post-apocalyptique. Et un mauvais, en plus... A croire que les auteurs ado/YA n'ont plus d'autre sujet que la survie d'un groupe d'adolescents dans un monde ravagé !

J'ai beau être relativement bon public, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Et La vie rêvée d'Ève, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Comme je suis un peu maso, je me suis accrochée pour terminer ma lecture, histoire de pouvoir en dire du mal en toute conscience ;) Plus sérieusement, en règle générale je n'aime pas spécialement descendre des histoires et encore moins les personnes qui les ont écrites, mais il faut bien avouer qu'il existe des choses tout simplement mauvaises. Après la lecture du premier chapitre, mon opinion était déjà forgée : non seulement l’ouvrage pèche par son scénario bien trop convenu, mais il n'est même pas sauvé par son écriture.

Récapitulons : Ève est une adolescente belle, intelligente, et terriblement douée dans tout ce qu'elle entreprend. Et surtout : elle est absolument parfaite, à tel point qu'on a envie de lui mettre des claques dès la troisième page. On croirait regarder une partie de Sims ! Et, comme par hasard, elle découvre la veille de sa remise de diplôme que le bâtiment dans lequel elle doit réaliser son brillant futur est en fait une maternité géante où l'on enferme toutes les jeunes femmes afin qu'elles repeuplent la terre. Et là, le scepticisme me submerge. Ce fameux bâtiment est situé JUSTE A COTÉ de l'école. Ben oui, mettez-le encore plus près, histoire que tout le monde s'aperçoive de l'horrible secret qu'il renferme ! Et il n'est séparé de toutes ces adolescente que par... attention... un étang ! Et là, je suis censée croire que jamais aucune adolescente tiraillée par la curiosité n'a essayé de voir ce qu'il y avait à l'intérieur ? Et que c'est Ève, la première de la classe, qui tombe du lit un soir et brave toutes les interdictions pour aller fourrer son nez là-bas ?

Maisouibiensûr. Perplexité et agacement, ce sont les deux sentiments qui ont dominé cette lecture, et qui ont crû au fur et à mesure que les pages défilaient. Tout est trop facile, trop providentiel, trop évident. Tellement, que ça en devient risible. L'auteure espère-t-elle vraiment convaincre qui que ce soit avec des débuts de chapitres qui ressemblent à :"après 6 jours passés seule dans une forêt hostile, Eve [qui n'a JAMAIS fait un truc aussi dangereux que monter deux marches à la fois] est un peu fatiguée." L'absence totale de réalisme m'a complètement hérissée, et je ne parle même pas de l'histoire d'amour prévisible et mièvre au possible. Tous les rebondissements m'ont semblé plus farfelus les uns que les autres, et la dernière page est arrivée comme une délivrance.

La vie rêvée d'Ève ? C'est surtout le cauchemar de Livr0ns-n0us. En bref, 256 pages dont vous pouvez largement vous passer.

La vie rêvée d'Eve (1), Anna Carey
Éditeur : Poket Jeunesse
Collection :
Paru en mai 2015
256 pages
16.90 €
ISBN 978-2-266-21891-7
De la (bonne) SF :


06 février 2013

Le désert du monde, Jean-Pierre Andrevon


Une assemblée silencieuse de cadavres, voilà ce que l'homme trouve à son réveil dans ce petit village en apparence si paisible...
Que s'est-il passé ?
Et surtout qui est-il, lui, et quelle place tient-il dans cet holocauste où il est le seul survivant ? Car l'homme est sans mémoire, il n'a pas de passé, pas d'identité. Son existence va désormais se confondre avec cette double quête : découvrir le passé du monde et retrouver son propre passé. Mais quand il y parviendra, ce sera trop tard, bien trop tard...
La prochaine fois, je m'abstiens...

N'ayant pas réussi à remettre la main sur mon ouvrage d'Alphonse Allais, Deux et deux font cinq, on n'est pas des bœufs pour le challenge ABC 2013 organisé par Nanet, j'ai pioché dans la bibliothèque de Choupinou, majoritairement achalandée en titres SFFF. J'y ai trouvé ce titre d'Andrevon, auteur que je n'avais pas encore découvert et figure majeure de la SF française. Ni une ni deux, je m'y suis plongée... et c'est un gros flop !

Ah, la fin du monde... Marronnier de la SF, thème casse-gueule dont peuvent sortir autant de pépites que de formidables plantages... Vous l'aurez deviné, c'est sans hésitation dans la seconde catégorie que je rangerai Le désert du monde, pour la simple et bonne raison que je me suis profondément ennuyée lors de cette lecture. J'ai eu d'ailleurs beaucoup de mal à aller jusqu'au bout, mais comme l'abandon n'est pas quelque chose que je pratique souvent, j'ai pris sur moi pour mieux vous concocter cette petite chronique acide (ou, des fois, dire du mal, ça fait du bien !)

Difficile pour Andrevon de faire plus médiocre sur un thème qui permet pourtant toutes les fantaisies. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman un gros cliché : interludes de narration "mystérieuse", vocabulaire pseudo-technique et futuriste, héros stéréotypés et explications fumeuses... En plus d'être à l'origine déjà peu brillant, on sent vraiment que ce roman a (mal) vieilli. On pourrait encore pardonner le manque d'originalité si seulement le récit était bien mené, mais c'est loin d'être le cas : tout "suspense" est tué dans l'œuf, et une routine désagréable s'installe bien vite alors que de nombreuses questions entourent le réveil de l'homme et son environnement. Fuyez-donc, pauvres lecteurs, ce roman à l'histoire inexistante et au style insipide !

Le désert du monde, Jean-Pierre Andrevon
Éditeur : Denoël
Collection : Présence du futur
Paru en 1984
256 pages
7.40 €
ISBN 2-207-30235-0

3/26

21 janvier 2013

Un américain en balalade (one shot), Craig Thompson


"Cher Lewis, Nous t'envoyons donc cet américain épris de culture du vieux continent. Il arrive par le train et il en veut. Il vide les frigos, il excite nos enfants, il courtise nos femmes... Je suis néanmoins sûr que tu lui feras un bon accueil. Reçois ma bénédiction." Blutch
La prochaine fois, je m'abstiens...

En février, c'est voyage chez K.BD ! Mais plus que la production finale, ce sont les coulisses qui nous intéressent, et donc le carnet de voyage. Ah, le fameux carnet de voyage... Ni vraiment récit, ni-même parfois vraiment bande dessinée, cet objet hybride au format souvent bâtard est un pari risqué pour nos chers auteurs/illustrateurs.
C'est autour d'Un américain en balade de Craig Thompson que nous développerons le thème du mois, et j'aurais mieux fait de passer mon tour pour ce titre car la lecture a été un total fiasco.

Quoi de plus énervant que de s'apercevoir que l'idée qu'on se faisait d'un auteur est complètement fausse ? Bien sûr, on ne connaît jamais véritablement quelqu'un à travers ses écrits (heureusement d'ailleurs !) mais la déconvenue à rarement été aussi rude. Je me faisais une joie de découvrir plus intiment Craig Thompson et surtout d'appréhender l'état d'esprit qui l'a guidé dans l'écriture du sublime Habibi ; je n'y ai trouvé que tristesse et égocentrisme. Dès le début de l'ouvrage, Thompson s'appesantit excessivement sur son humeur morose et les petits désagréments qu'il rencontre. Hypocondriaque, précieux et obtus son les trois termes qui me viennent spontanément à l'esprit pour décrire la personnalité que j'ai découvert dans ces pages. Foncièrement optimiste, j'ai beaucoup de mal à me montrer compréhensive avec les personnes qui passent leur temps à se plaindre, même si je conçois aisément qu'on puisse avoir des coups de blues et le besoin d'en parler.


J'ai également été dérangée par les atermoiements de Craig Thompson sur son couple, que j'ai trouvés très impudiques et parfois nettement déplacés. Les moments subtils et lumineux qui caractérisent Habibi ou Blankets se révèlent ici bien trop rares et laissent la place à une incessante litanie geignarde : et le souk est bruyant, et la cuisine française est trop lourde, et les rues de Marrakech sont sales... Mais bordel mec, secoue-toi, ouvre les yeux, PROFITE ! Et si tu ne supportes pas de quitter ton petit confort et que voyager est inconfortable, reste chez toi !

Bref, si vous voulez mettre le nez dans ce carnet de voyage, contentez-vous de regarder les illustrations, toujours agréables, et d'apprécier la mise en case sensible, cependant bien loin de sauver ce "carnet de doléances".

Un américain en balalade (one shot), Craig Thompson
Éditeur : Casterman
Collection : Écritures
Paru en 2004
222 pages
13.75 €
ISBN 2-203-39620-2

23 octobre 2012

Chroniques de la fin du monde (3) : Les survivants, Susan Beth Pfeffer


Cela fait maintenant un an qu'un astéroïde a percuté la Lune et provoqué un bouleversement climatique sans précédent. Dans un monde où tout s'écroule, Miranda tombe pourtant éperdument amoureuse d'Alex, qu'elle vient de rencontrer. Mais une terrible tornade approche : les deux jeunes gens parviendront-ils à s'aimer dans un tel chaos? Leurs destins sont en suspens...
La prochaine fois je m'abstiens...

Si les deux premiers tomes de cette histoire catastrophe m'avait séduite, je dois me rendre à l'évidence : ce troisième et dernier tome m'a énormément déçue. Le commencement et l'Exil (respectivement premier et deuxième tome) n'avaient pas été un coup de cœur mais m'avaient cependant fait passer d'agréables moments de lecture grâce au scénario inventif plutôt réaliste et à leurs personnages crédibles. Malheureusement, mes pires craintes se sont réalisées dans ce dernier tome...

Le commencement mettait en scène Miranda, une adolescente d'une quinzaine d'années plutôt immature et bornée. Sous forme d'un journal intime, elle relatait quotidiennement sa vie après la catastrophe, entourée de sa mère et de ses deux frères, depuis la maison familiale située dans la campagne. L'Exil s'intéressait en revanche à Alex, un jeune latino new-yorkais obligé de se débrouiller seul pour assurer la survie de sa fratrie. J'avais beaucoup apprécié le traitement des évènements selon deux points de vue très différents, et le fait de ne pas retrouver Miranda dans le deuxième tome ne m'avait pas spécialement dérangée puisque l'auteure s'attachait à mettre en évidence deux réalités bien distinctes. J'aurais tellement aimé qu'elle continue sur sa lancée au lieu de nous pondre cette espèce de soupe infâme, pleine de clichés et de ficelles, pardon, de cordes aussi grosses que le slip de Christine Boutin...

Parlons du problème principal qui, vous l'aurez deviné, est la pitoyable histoire d'amour qui se développe entre Alex et Miranda. Je propose de voter dès maintenant une clause qui interdirait aux auteurs de pomper les scénarios des téléfilms M6 du dimanche après midi ! La facilité et la prévisibilité des situations donneraient la nausée à n'importe quelle personne normalement constituée. J'ai même refermé le livre en me disant que je n'irai pas plus loin, ce qui a dû m'arriver réellement une dizaine de fois en tout et pour tout depuis que je tiens ce blog. Mais comme il est plus jouissif (et réglementaire ! ) de critiquer un livre que l'on a lu jusqu'au bout...

Lors de cette lecture, j'ai eu plus envie que jamais de frapper l'héroïne puérile. On pourrait penser qu'un an de privations et de vie à la dure lui auraient mis un peu de plomb dans la cervelle : que nenni ! Miranda est affligeante d'égoïsme et de bêtise. Seul Alex parvient à garder un peu de sa fierté touchante, du moins jusqu'au moment où ses hormones prennent le pas sur son cerveau. En outre, j'ai été frappée lors de la lecture de ce tome par la pauvreté du style, qui s'aligne finalement assez bien sur le niveau général.

En conclusion, ce troisième tome fut un supplice, encore accentué par la qualité nettement supérieure des deux premiers. J'aurais tellement aimé que Susan Beth Pfeffer s'intéresse une fois de plus à un autre adolescent, quelque part en Amérique... J'ai rarement été aussi acide dans l'une de mes chroniques, mais je n'arrive décidément pas à trouver un point positif à la conclusion laborieuse de cette histoire.

Chroniques de la fin du monde (3) : Les survivants, Susan Beth Pfeffer
Éditeur : Pocket Jeunesse
Collection :
Paru en 2012
253 pages
17.75 €

17 janvier 2012

Un amour de Swann, Marcel Proust


"Swann, lui, ne cherchait pas à trouver jolies les femmes avec qui il passait son temps, mais à passer son temps avec les femmes qu'il avait d'abord trouvées jolies... Quand un jour au théâtre il fut présenté à Odette de Crécy par un de ses amis d'autrefois, qui lui avait parlé d'elle comme d'une femme ravissante avec qui il pourrait peut-être arriver à quelque chose... elle était apparue à Swann non pas certes sans beauté, mais d'un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique, de ces femmes comme tout le monde a les siennes, différentes pour chacun, et qui sont l'opposé du type que nos sens réclament."
La prochaine fois, je m'abstiens...

Un amour de Swann est la deuxième partie du roman Du côté de chez Swann, lui-même premier tome d’À la recherche du temps perdu.

Parce que je n'avais jamais lu de Proust et que cela manquait à ma culture littéraire, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai attaqué ce titre. J'avais tellement entendu parler du style lourd et des phrases interminables que je craignais vraiment cette lecture... à raison puisque je n'ai pas du tout accroché. 
L'histoire en elle-même m'a profondément ennuyée, et j'ai vraiment du me concentrer pour comprendre ce que je lisais, tant cet enchaînement interminable de mots, virgules, parenthèses et autres digressions perdait finalement tout son sens.

J'ai été obligée de m'interrompre dans cette lecture pendant un certain temps car l'exaspération menaçait, et qu'elle est souvent la cause de mes pannes de lecture. J'ai lu plusieurs autres titres entre temps, notamment l'Art d'aimer d'Ovide. Le retour à Un amour de Swann s'est donc plutôt bien déroulé car j'étais déjà habituée à un vocabulaire un peu pompeux, à des phrases sans fin et des tournures inaccoutumées. La seconde moitié de ma lecture fut donc plus heureuse, moins saccadée, mais je me suis tout de même passablement ennuyée et j'ai guetté la fin avec impatience.

Longue et laborieuse, voilà les deux termes qui résument cette lecture... ça m'apprendra à lire des histoires qui, je le sais d'avance, ne me plaisent pas ! Je suis loin d'être contre la découverte mais mes appréhensions concernant Proust et son style se sont révélées fondées.


Un amour de Swann, Marcel Proust
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection :  Classiques
Paru en 2006
315 pages
4.50 €
ISBN 9782253082279 

26/26

14 janvier 2012

Rencontre avec Philip Pullman, Nicholas Tucker

Des ours en armure, un poignard capable de découper des fenêtres entre les mondes, un homme défiant l'autorité de Dieu, une jeune femme détective ne craignant rien ni personne, un rat devenu garçon...
Autant d'inventions et de personnages inoubliables sortis de l'imagination d'un écrivain qui a su conquérir des millions de lecteurs de toutes les générations à travers le monde. Ce livre parle de sa vie, de ses œuvres, de ses sources d'inspiration. Enrichie de documents inédits et d'analyses captivantes, une biographie pour découvrir ou redécouvrir l'univers unique de cet auteur hors du commun.

La prochaine fois, je m'abstiens...

J'étais tombée sur ce petit bouquin d'occasion chez Gibert Joseph. Étant donné que j'ai dévoré et adoré A la croisée des mondes, qui fait désormais partie de ces livres que je relis tous les deux ou trois ans, je ne pouvais pas passer à côté de cette petite biographie qui me semblait fort instructive...

Malheureusement, j'ai déchanté assez vite. Après une première partie consacrée à la biographie en elle-même de Philip Pullman, assez succincte mais très intéressante, j'ai été complètement atterrée de voir que ce monsieur Tucker racontait en long, en large et en travers les intrigues des livres de Pullman ! Spoiler 100 % garanti ! Moi qui n'ai pas lu d'autres œuvres de l'écrivain, je suis tombée en plein dans le panneau et ai entrevu bien malgré moi des évènements clés de la série Sally Lockhart que j'ai terriblement envie de découvrir... Je pense que je prendrai tout de même plaisir à les lire mais la surprise est totalement gâchée ! 

Les synopsis occupent presque la moitié de cette "biographie", et ne présentent aucun intérêt : si l'on a déjà lu les romans, ils n'en sont qu'un pâle résumé ; si l'on ne les a pas lu, ils divulguent tous les éléments intéressants. Au final, j'ai eu l'impression qu'ils ne sont utiles que pour les élèves qui ont la flemme de lire un roman dans le cadre scolaire par exemple, car ils leur permettrait d'en connaître néanmoins les grandes lignes...

Quant à l'analyse proprement dite, qui n'intervient que dans le troisième tiers de l'essai, elle m'a paru un peu légère et répétitive. J'ai certes appris des informations intéressantes, notamment grâce aux parallèles que réalise Nicholas Tucker entre la trilogie A la croisée des Mondes et d'autres œuvres littéraires telles que Le monde de Narnia, mais rien de bien palpitant. Certains aspects sont vraiment  redondants, comme le fait que Pullman rejette le dogme chrétien : Tucker nous en parle dans son chapitre intitulé "Will & Lyra", mais aussi dans "La religion" et "La philosophie de Pullman"... cela finit par être lassant ! Les idées sont exactement les mêmes bien qu'elles soient exprimées différemment. Pour conclure, je dirais donc que ce petit ouvrage n'a eu que le mérite de me donner envie de lire ou de relire les œuvres de Pullman...


Rencontre avec Philip Pullman, Nicholas Tucker
Éditeur : Gallimard
Paru en 2004
210 pages
7 €
ISBN 9782070569885

4/26
Retrouvez ma chronique sur le blog du Challenge ABC 2012

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26 décembre 2011

La cantatrice chauve suivi de La leçon, Eugène Ionesco


Mme Smith : Tiens, il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise. Les enfants ont bu de l'eau anglaise. Nous avons bien mangé, ce soir. C'est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que notre nom est Smith...
 La prochaine fois, je m'abstiens...

Un peu de théâtre en cette fin d'année 2011 avec un titre que j'ai récemment vu représenté au Théâtre de la Madeleine à Troyes par la compagnie Solantiname : La cantatrice chauve. J'avais été totalement échaudée par Le rhinocéros, lu au lycée, pièce qui m'avait plongé dans des abîmes de perplexité et d'ennui. Pourtant je m'estime plutôt bon public et réceptive à l'humour, y compris absurde, lorsqu'il est justement dosé. Et c'est bien ça le problème car avec Ionesco, nous sommes dans l'excès ! La cantatrice chauve ne déroge pas à la règle... 
Les Smith ont invité le couple Martin à boire le thé, mais ceux-ci sont en retard. S'y mêlent la bonne et l'étrange chef des pompiers : les conversations sans queue ni tête s'enchaînent entre les protagonistes. Tandis que les Smith dissertent sans fin sur la probabilité de la présence d'une personne derrière la porte lorsque l'on sonne, les époux Martin entretiennent un passionnant (!) dialogue car ils sont persuadés de s'être déjà croisés quelque part...
Si quelques faits m'ont semblé accrocheurs et drôles, ce n'est malheureusement pas le cas de l'ensemble de la pièce qui m'a, une fois de plus, parue rébarbative. Je pense même que si j'ai réussi  à aller au bout de cette lecture, c'est en grande partie grâce aux bons souvenirs que je garde de la représentation, qui m'a davantage plu que la lecture. Le jeux des acteurs était en effet très vivant, et m'a permis de m'imprégner de l'humour de ce petit texte qui n'est pas toujours facile à déceler. A travers les postures, les mimiques, les jeux de voix, la Compagnie Solentiname donne véritablement corps à La cantatrice chauve. Le tout dans une ambiance Rock&Roll déjantée qui m'a conquise par son non-conformisme et son décalage, à l'image de ce qu'est cette "anti-pièce".
Le théâtre de Ionesco est donc à mon sens un théâtre qui doit se voir et non se lire. J'ai apprécié la représentation, qui m'a permis de redécouvrir ce texte étrange, qui continue cependant à me laisser de marbre lors d'une lecture.


La cantatrice chauve suivi de La leçon, Eugène Ionesco
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Paru en
150 pages
5.95 €
ISBN 9782070362363

23/26

24 novembre 2011

L'enfant trompée, Gisèle Bienne


Cet été qui précède son entrée en 6e, Aigue-Marine va le vivre dans le drame.
Pourquoi sa mère lui ment-elle ? Pourquoi ne lui révèle-t-elle pas la gravité de la maladie de son père, parti voilà deux ans ? Pourquoi ? Pourquoi ? A tant de questions, seuls répondent les mensonges. Comment vivre avec eux ? Aigue n'arrive pas à s'y résoudre. L'Enfant trompée, c'est l'enfance écorchée et ses ruses pour déjouer les pièges des adultes.
 La prochaine fois, je m'abstiens...

La semaine dernière, j'ai eu une demande de lectrice qui cherchait des romans ou documentaires pour aborder la mort avec les 12-14 ans. Comme c'est un sujet sensible et qu'une histoire mal écrite ou déprimante peu rendre les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà, j'ai entrepris de lire quelques histoires présentes dans le fonds de la bibliothèque pour me faire une idée et être plus à même de conseiller mes lecteurs. J'ai commencé avec ce titre qui me paraissait intéressant au regard de la 4° de couverture car le personnage principal vivait l'avant et l'après ; la maladie, le décès puis le deuil.
Dès les premières pages, j'ai éprouvé une indicible sensation de malaise, comme ces rêves sirupeux où l'on a trop chaud. Le style est très concis et joue beaucoup sur les non-dits, les silences. Aigue-Marine est une petite fille très taciturne et tourmentée, pas le genre "d'héroïne" à laquelle on s'attache ou pour laquelle on éprouve de la compréhension ou de la compassion. Tout au long du roman, on assiste à l'agrandissement du fossé entre Aigue-Marine et sa mère qui ne sait comment réagir face à l'enfermement progressif de sa fille. Le père est l'éternel absent, très peu évoqué mais omniprésent. Il souffre d'une longue maladie qui le contraint à rester à l'hôpital. Aigue ne supporte plus le manque d'informations et le silence de sa mère qui persiste à vouloir faire comme si rien n'avait changé.
Les dialogues composent la majorité de ce récit qui tourne vite en rond et dont le rythme est très lent, parfois même interminable. L'effet est voulu par l'auteur qui nous pousse à ressentir l'ennui d'Aigue et la vanité des jours qui s'écoulent quand la vie n'a plus de sens, mais la lecture devient alors une véritable épreuve. La souffrance de la fillette imbibe littéralement toutes les pages et aucun rayon d'espoir ne vient percer la couche opaque et dense de morosité qui recouvre tout.
Je n'ai pas du tout accroché à ce roman bien que l'histoire soit originale. Mon impression de malaise n'a fait qu'empirer au fur et à mesure de ma lecture, et a atteint son apogée lors de la scène finale, qui m'a plongée dans une désagréable hébétude légèrement incrédule. Ce récit foncièrement triste et pessimiste n'est sûrement pas celui que je conseillerai à un ou une lectrice qui cherche à être rassuré ou comprendre que le décès est un moment qui fait partie de la vie.


L'enfant trompée, Gisèle Bienne
Éditeur : Seuil
Paru en 1999
172 pages
9.95 €
ISBN 9782020327220

13 novembre 2011

Humour de zombies, Michel Bouchard



Des blagues et des devinettes à se tordre de rire,
des jeux de mots hilarants et une histoire sens dessus dessous.
Attention, ne lisez pas ce livre si vous avez peur des zombies !
Il contient tout un tas de blagues savoureuses avec comme
trame de fond le phénomène des zombies. Un grand cru
d'humour zombiesque, cannibalesque et pastèque...
(Ben quoi, ça rime !) 

 La prochaine fois, je m'abstiens...

Ma chronique sera très succincte car je me suis tellement ennuyée lors de la lecture de ce recueil de blagues que je n'ai vraiment rien à en dire... L'introduction laissait cependant présager quelque chose de drôle. Les phrases étaient tournée avec beaucoup d'humour, et la présentation que l'auteur faisait de son recueil était alléchante. Malheureusement, cette impression  ne survit pas aux trois première pages ! Ce petit ouvrage est axé autour de plusieurs parties : charades, devinettes, jeux de mots... mais la qualité est loin d'être au rendez-vous. Je ne sais pas si c'est parce que je suis trop vieille (pourtant, pas tant ^^) mais je suis restée complètement insensible à "l'humour de zombie", qui rime ici plutôt avec "humour pourri". Les blagues ne m'ont même pas fait sourire, les jeux de mots sont tirés par les cheveux et incompréhensibles et dans bien des cas, exempts de signification. Voici un exemple :

"Dans quel cas peut-on voir un zombie ?
Réponse : dans un cas-davre !"
(Et là je dégaine mon regard de poisson mort)
Il ne suffit pas de répondre n'importe quoi pour amuser la galerie... Dans l'ensemble, les blagues sont lourdes et très répétitives, très centrées autour des mots "morts" et "cadavre" que l'on peut décomposer (... haha, ça c'est de l'humour de zombie ! ) ou accoler avec d'autres mots pour en créer de nouveaux et faire ainsi une super charade qui ne veut rien dire !
En bref, une très grosse déception doublé d'un certain agacement de voir que l'on publie ce genre de choses alors que des tas de textes bien meilleurs sont refusés...


Humour de zombies, Michel Bouchard
Éditeur : Presses Aventure
Paru en 2011
96 pages
5.95 €
ISBN 9782896602919

11 novembre 2011

Vampire Kisses, tome 1, Ellen Schreiber

Raven, 16 ans, est une originale, avec son look gothique et son esprit rebelle. Elle vit à Dullsville, la ville de l'ennui. C'est bien simple: il ne s'y passe jamais rien et tout le monde se connaît depuis toujours. Enfin, c'était vrai avant l'événement du siècle: de nouveaux habitants emménagent au sommet de la colline, dans le manoir étrange et prétendument hanté qu'on croyait abandonné depuis des lustres. Qui sont ces gens ? Et surtout, qui est le beau, sombre et insaisissable Alexander Sterling ? Si les rumeurs disent vrai, ce sont des vampires. Raven, qui rêve d'un baiser avec un vampire depuis la maternelle, est prête à risquer sa vie pour découvrir la vérité.
La prochaine fois, je m'abstiens...

Nullement découragée par le (allez, j'ose, tant pis si je me fait flageller) très médiocre Journal d'un vampire de L.J. Smith, j'attaque cette lecture sans attente particulière si ce n'est passer un bon moment ou sourire un peu. Et bien c'est encore totalement raté ! Je savais plus ou moins à quoi m'attendre puisqu'une collègue,  cependant plus enthousiaste que moi sur ce roman, m'avait prévenue du caractère caricatural de cet ouvrage. Je ne suis pas toujours contre les clichés, du moins pas lorsqu'ils sont bien amenés ou inclus avec une bonne dose d'humour ou d'auto-dérision... ce qui ne m'a pas du tout semblé être le cas ici.
Dès les premières pages, j'ai grimacé : l'ado pseudo gothique (nan parce qu'en réalité, elle fait plus mal habillé qu'autre chose) et cynique qui tombe amoureuse du nouveau voisin mystérieux, ça ne tient pas une seconde. D'autant plus que ce fameux voisin est en fait bien fade... L'aura "mystérieuse" qui l'entoure au départ fond comme une glace au soleil au fil des pages, et le fait qu'il soit un vampire ou non revêt finalement peu d'importance.
L'histoire passerait encore si l'humour et le style étaient au rendez-vous, mais je suis restée de marbre lors de cette lecture. J'ai trouvé les descriptions bien répétitives et lassantes ("elle avait des bottes noires, un gilet noir, du rouge à lèvre noir, un collier noir"... nan mais c'est bon, on a compris qu'elle était gothique, pas la peine de nous décrire tout ce qu'elle porte chaque jour ! ), le vocabulaire assez pauvre et les dialogues surfaits. Les personnages n'ont aucune profondeur ni charisme, l'héroïne n'arrive même pas à être attachante car elle accumule les comportements idiots ou ridicules qui m'ont donné envie de lui mettre des claques. Je n'arrive pas à mettre exactement de mots sur cette impression, mais Raven est typiquement le genre de fille que je ne supporte pas, celle dont la phrase type pourrait être : "Ouais t'as vu, j'suis trop une rebelle de la life ! Nan mais ça craint, ma mère elle est trop relou quoi ! Ouais, j'suis trop love du voisin, tmtc !" (*gloussements insupportables*)
Bref, des personnages ternes, une histoire cliché au possible et un style approximatif : un roman vite lu et vite oublié ! Je ne désespère pourtant pas de tomber sur la perle du genre qui va bouleverser mes à priori.


Vampire Kisses, tome 1, Ellen Schreiber
Éditeur : Castelmore Éditions
Paru en 2011
250 pages
12.90 €
ISBN 9782362310225

24 février 2011

La guerre des Clans (1) : Retour à l'état sauvage, Erin Hunter

Depuis des générations, fidèles aux lois de leurs ancêtres, quatre clans de chats sauvages se partagent la forêt. Mais le Clan du Tonnerre court un grave danger, et les sinistres guerriers de l'Ombre sont de plus en plus puissants. En s'aventurant un jour dans les bois, Rusty, petit chat domestique, est loin de se douter qu'il deviendra bientôt le plus valeureux des guerriers...
Je me suis lancée dans cette saga car ma petite cousine est fan et qu'elle avait reçu un tome à Noël qui m'avait intriguée. Et bien je dois dire que j'ai du mal à trouver des points positifs car cette lecture ne m'a pas convaincue du tout ! Je suis restée de marbre face à cette histoire de chats, même si je dois reconnaître que l'auteur a un certain talent pour écrire les aventures d'une bande de matous. Le premier tome laisse planer un certain mystère et les dernières pages nous donnent envie de connaître la suite des péripéties de Rusty, auquel on s'est finalement attaché. Je comprends que cela puisse plaire aux plus jeunes et amoureux de félidés mais ce premier tome ne m'a pas touchée, et je m'arrêterais donc là dans ma lecture.

Je me suis sentie diablement ridicule une bonne partie du roman. Je m'explique : tout au long du récit, j'ai eu l'impression d'assister à une sorte de "blague privée", à une histoire comme on pouvait en inventer lorsque nous avions 8 ans et que nous étions fascinées par les chats/chevaux/dauphins (rayer la mention inutile). Vous voyez ce que je veux dire ? Comme lorsque nous avions un super cheval qui s'appelait  Tonnerre de feu et  qu'on courait comme des dératés sur un parking en y croyant à mort (si, toi aussi tu l'as fait.) Et bien c'est exactement la même chose dans La guerre des Clans : les chats portent des noms incroyablement ridicules tels que "Nuage de poussière", "Étoile brisée" ou "Tornade blanche", ils soignent leurs blessures avec des toiles d'araignées, genre de sparadrap écolo trop cool et efficace, et l'auteur humanise tellement ses personnages que cela en devient absurde. Le tout m'a laissé une désagréable impression de fanfiction et de niaiseries préadolescentes.

La guerre des Clans (1) : Retour à l'état sauvage, Erin Hunter
Éditeur : Pocket Jeunesse
Paru en 2007
305 pages
7.30 €
ISBN  978-2-266-16865-6

22 novembre 2009

Biotope (1 & 2), Appollo & Brüno

Paru en 2007
48 pages
10.95 €
ISBN 978-2-205-05861-1
 
Paru en 2007
48 pages
10.95 €
ISBN 978-2-205-05938-0
Trois flics noirs, deux hommes et une femme sont envoyés sur Biotope, une planète écologiquement protégée pour enquêter sur un assassinat. Une fois arrivés à la base, ils sont accueillis par des scientifiques particulièrement peu coopératifs et ont interdiction de sortir pour ne pas risquer de modifier l’écosystème. Commence alors une enquête difficile au milieu d’une base hostile...
La prochaine, je m'abstiens...

☼ Scénario : l'idée de base n'est pas franchement originale, et pas non plus franchement bien traitée selon moi... Le premier tome nous réserve un peu d'action (heureusement) mais elle s'essouffle vite dans le deuxième. "Et pis après ils vont dans la forêt, mais c'est dur, et pis après ils marchent, et pis ils campent, et pis après ils remarchent..." Je suis profondément agacée par ces suite d'évènements sans but.
☼ Dessin : Je n'ai pas du tout aimé ce dessin façon cartoon. Je l'ai trouvé très plat et fade. L'ambiance qui s'en dégage est calculée, froide, et j'y suis restée totalement insensible, contrairement à American Born Chinese un peu dans le même style.
☼ Couleurs : J'ai également été très déçue par les couleurs. Du vert, du gris, du orange un peu, point. Pas de jeu d'ombre, pas de nuances, rien.


Commentaire général : une déception pour ces opus qu'un ami m'avais conseillé. Je n'ai pas particulièrement apprécié l'histoire et le graphisme m'a laissée de marbre.


Biotope, Appollo & Brüno
Éditeur : Dargaud
Collection : Poisson Pilote
Série finie
 

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