25 avril 2011

Le Dahlia Noir, James Ellroy


Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée " le dahlia noir ", par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Bucky  Bleichert et Lee Blanchard , deux anciens boxeurs devenus flics, mènent une enquête particulièrement difficile.Le Dahlia se fait mystérieux, insaisissable, et de nombreux intérêts sont en jeu. Bucky et Lee jouent avec le feu, au risque de perdre la raison ou de perdre bien plus. La vie ? Les apparences se craquèlent et laissent apparaître les secrets les plus sombres : vie dissolue, secrets de famille, amours clandestines, vengeance... La mort du Dahlia fait éclater la vérité dans toute sa cruauté.
+ Ce roman est inspiré d'un terrible fait réel. Surnommée le "Dahlia Noir" par la presse, la jeune femme mutilée fera la une de toutes les couvertures pendant des semaines. Ce crime agite et émeut l'Amérique entière : comment une si jolie fille peut-être aussi atrocement mutilée ? Qui est l'horrible pervers qui a commis ce crime ? Plus de cinquante ans après, l'affaire du Dahlia Noir est encore un cas d'homicide non résolu, du moins officiellement (de nombreux ouvrages et reportages télévisés ont prétendu affirmer le contraire).
Je n'avais jamais entendu parler de cet homicide avant de m'intéresser au roman de James Ellroy, dont j'avais entendu beaucoup de critiques, positives ou négatives. Par curiosité, j'ai décidé de me plonger dans cet épais récit très sombre et tortueux. Après avoir peiné une petite centaine de pages pour m'habituer au style et me mettre dans l'ambiance, j'ai apprécié cette lecture très psychologique. De prime abord gênée par le style, notamment dans les dialogues (de l'argot de flic/boxeur des années 50, je vous laisse imaginer un peu), j'ai réellement pris plaisir aux échanges des personnages. Ce style permet de créer une atmosphère très particulière et de nous imprégner du quotidien des personnes qui travaillèrent sur ce meurtre. Les personnages créés par Ellroy, notamment Bucky et Lee sont très creusés ; leur passé est dense et complexe, et permet un histoire très riche qui ne tourne pas seulement autour de la résolution de l'homicide.
- Comme je l'ai dis précédemment, j'ai eu beaucoup de mal avec le style au début. Ellroy prend le temps de bien mettre en place le contexte dans lequel a surgit le meurtre, si bien que celui-ci n'intervient qu'après une centaine de pages et que le rythme m'a paru assez lent. Cependant, le plus gros reproche que j'adresse au romancier est d'avoir inextricablement entortillé les histoires des différents protagonistes, et dieu sait combien il sont nombreux. Toutes ces "digressions" sur le passé de chacun et les liens que untel entretient avec untel m'ont plongé dans une grande confusion. Cet impression de fouillis perdure jusqu'au dénouement et j'ai parfois un peu décroché (lire 600 pages en étant extrêmement concentré, c'est utopique, du moins pour ma part). La folie qui gagne peu à peu les personnages, notamment Bucky, m'a laissé la même impression que dans Fight Club, que j'ai adoré, mais sans la résolution finale qui vient éclairer l'ensemble des agissements. J'ai eu constamment le sentiment d'avoir un temps de retard, de ne plus savoir qui trempait dans quelles magouilles et à quel niveau, ce qui est franchement agaçant à la longue.


Le Dahlia Noir, James Ellroy
Éditeur : Rivages
Collection : Rivages noirs
504 pages
9.45 €
ISBN 9782743615871

7/26

Film réalisé par Brian De Palma (2006),
avec Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Hilary Swank

Le film a eu l'avantage de me permettre de mettre certains visages sur des noms, donc de mieux comprendre rétrospectivement certains aspects de l'ouvrage. Cependant, il apparaît aussi fouillis que le roman, voire plus car malgré ses deux heures, toutes les péripéties et retournements de situation de sont pas relatés. Brian de Palma ne prend pas le temps d'expliquer clairement les relations qui existent entre Bucky et Lee, et préfère un début in medias res plutôt perturbant pour qui n'aurait pas lu le livre. Ce film a d'ailleurs fait l'objet d'un bon article explicatif : Les films incompréhensibles et nos explications.
De nombreux aspects pourtant prépondérants dans le roman sont laissés de côté comme la fascination et l'obsession de Lee pour le Dahlia ; d'autres ont été complètement modifiés ou simplifiés. Ainsi, la résolution du meurtre est particulièrement rapide et ne met pas en lumière la complexité du complot qui se cachait derrière cet homicide.
Pour résumé, je dirais que ce film est un bon complément au livre mais que seul, il ne représente en rien la complexité et la profondeur du roman d'Ellroy, si ce n'est par son enchevêtrements de personnages et d'histoires.

2 mot(s) doux:

  1. J'avais beaucoup aimé ce roman même si comme toi, j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire. J'ai préféré Le Grand Nulle Part.

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  2. Haaaa, t'as changé ta bannière !!!
    (ça devient chaud par ici...) =)

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