Il y a cinquante ans, la flotte terrienne a réussi à repousser l'attaque des Doryphores...
Aujourd'hui pourtant, une nouvelle invasion menace. Un programme militaire pour la formation des futurs commandants de la flotte est en cours, mais le temps est compté. Parmi les élèves-officiers - tous des surdoués, Andrew Wiggin, dit Ender, focalise toutes les attentions. Appelé à devenir un puissant stratège, il est le jouet des manipulations de ses supérieurs depuis sa naissance... et cela le dépasse. Car c'est entre ses mains que repose le sort de l'humanité. Et Ender n'a que six ans.
Coup de coeur !
Et pourtant, ce n'était pas gagné. En attaquant cette lecture, je me demandais bien comment je pourrais m'attacher à un petit surdoué de 6 ans évoluant dans un monde empli de vaisseaux et de voyages inter-galactiques, le tout saupoudré d'une bonne dose de manœuvres militaires. J'ai donc commencé ma lecture pleine d'appréhensions... qui se sont bien vite envolées. Dès les premières pages, la magie opère, et Ender nous paraît à la fois extrêmement doué et fragile. Ender est le dernier d'une fratrie de trois enfants, ce qui est très inhabituel et même condamné par la société dans laquelle il vit. "Ender" n'est d'ailleurs qu'un surnom qui signifie "le terminateur", "le dernier", en lien avec son statut de dernier enfant mais surtout car il représente l'ultime espoir du gouvernement pour repousser la menace Doryphore. Victime de son grand frère tyrannique et de parents qui, bien qu'ils l'aiment, ne peuvent s'empêcher d'être envahi par la honte à sa vue, Ender trouve refuge auprès de sa sœur, Valentine, qui le protège comme elle peut. Lorsqu'un envoyé gouvernemental du nom de Graff se présente pour emmener Ender à l'École de la Guerre, station orbitale destiné à former les jeunes soldats, le jeune garçon accepte, conscient du poids qui pèse sur ses petites épaules. Il ne se doute pourtant pas que son destin sera aussi grandiose et dramatique...
Avec La stratégie Ender, Orson Scott Card signe un roman puissant et terrible. Ce récit soulève une foule incroyable de questions déontologiques et philosophiques : jusqu'où peut-on pousser quelqu'un ? Le sacrifice au profit du bien collectif est-il moralement juste ? Toute vérité est-elle bonne à dire ? Le libre-arbitre existe-t-il ? Rarement je me suis posée autant de questions en lisant un roman. Le tout nous est livré avec une précision chirurgicale qui n'épargne ni la beauté, ni la cruauté. Orson Scott Card excelle dans la dissection des humeurs humaines tout en créant un univers original à partir de concepts déjà tant exploités. La révélation finale m'a littéralement coupé le souffle et j'ai mis pas mal de temps avant de m'en remettre et de me plonger dans une nouvelle lecture.
Même si La stratégie Ender est l'une des œuvres les plus bouleversantes et magistrales qu'il m'ait été donné de lire à ce jour, j'ai tout de même quelques réserves concernant l'univers très "spatial" qui m'a moyennement touchée. J'ajouterais que certains passages assez philosophiques ou stratégiques pourraient sembler complexes et barbants et rebuter certains lecteurs (ce qui n'a pas du tout été mon cas, je précise.) Malgré tout, je décide de classer ce roman en "coup de cœur" et je ne peux qu'insister sur l'extraordinaire qualité de ce titre pour vous convaincre de le lire, si ce n'est pas déjà le cas !
Le cycle d'Ender (1) : La stratégie Ender, Orson Scott Card
Éditeur : J'ai lu
Collection : Science-Fiction
Paru en 2002
383 pages
6.90 €
12/26
Retrouvez mon avis sur le blog du Challenge ABC 2012
7/20
j'aime la SF mais ce roman ne m'a pas plus, trop stratégique
RépondreSupprimerMais c'est pas possible !
RépondreSupprimerComment tu fais ?
J'ai énormément de mal avec la SF et à te lire, tu as toi aussi des réserves. Pourtant, tu as été conquise et tu arrives parfaitement à me donner envie de lire ce roman >.<
Quelle belle chronique ! Tu me donnes très envie de découvrir ce roman.
RépondreSupprimer@ Petitepom : j'avais très peur de cet aspect d'autant que je n'ai pas une once de ce genre de logique et au final j'ai beaucoup aimé. Mais je comprends que tu aies eu du mal à accrocher...
RépondreSupprimer@ Blanche : c'est mon super-pouvoir : Miss tentatrice ! :D Honnêtement, je pense qu si j'ai autant aimé ce roman, c'est parce que j'ai pris le temps de découvrir l'auteur et d'autres titres un peu moins "hardcore" que celui là ^^
@ Luthien : merci :)
J'ai lu La trilogie d'Ender (à l'époque c'était une trilogie, je crois qu'il y a maintenant 5 livres) il y a longtemps et j'avais dévoré cette histoire !
RépondreSupprimerMalgré ton avis positif, moi qui ne suis pas fan de SF, je passe mon tour.
RépondreSupprimerAh le cycle d'Ender un classique de la SF que j'ai lu il y a quelques années et j'avais adoré sauf le tome 4 que j'avais trouvé un bon ton en dessous. J'espère que tu lira la suite.
RépondreSupprimerComme toi, je suis sous le charme de l'écriture de Card, qui m'a emporté avec ce livre, après la fantasy d'Alvin... A nouveau un enfant héros, et pourtant quelles différences entre ces deux personnages !
RépondreSupprimerPas fan de SF pure, je ne lirai pas la suite, même si j'ai bien aimé ce live, finalement proche de la fantasy : elle est orientée sur les points qui m'ont chagriné...
Biz
j'ai beaucoup aimé cette lecture! j'ai trouvé l'intrigue très fine!
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