Kick-Ass (intégrale), Mark Millar & John Romita, Jr.

Kick-Ass (intégrale), Mark Millar & John Romita, Jr.

Éditeur : Marvel Panini France

Paru en 2011

150 pages

25.40 €

ISBN 978-2-8094-1960-3

Contient les deux tomes parus en France sous les titres :

Le premier vrai super héros

Brume Rouge 

Kick-Ass, film de Matthew Vaughn

2010, 1h57 mn

Avec Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz...

Dave Lizewski est ado banal. Ni extrêmement populaire, ni tête de turc, il se contente d'exister et de mener sa petite vie tranquille. Passionné de comics depuis son plus jeune âge , il décide de donner un sens à sa vie en revêtant masque et collants afin de combattre le crime. Mais être un super-héros, dans la réalité, ce n'est pas toujours facile...

Waouh !

C'est avec délectation que j'ai profité de mon tout nouveau statut de membre officiel MyBoox pour ajouter cette intégrale qui regroupe les 2 volumes français (soit 8 épisodes originels) à ma collection. Kick-Ass, pour moi, c'est avant tout un excellent film que j'ai d'ailleurs revisionné après cette lecture (des fois, je suis légèrement monomaniaque) et dont je vous parlerai évidemment un peu lors de cette chronique qui entre dans le cadre du Reading Comics Challenge de ce cher M.Zombi (et que j'ai bon espoir de boucler correctement avant la date butoir, 30 juin 2012).

J'avais cru entendre que le comics était beaucoup plus violent que le film, ce qui laissait présager pas mal de scènes assez dures étant donné que l'adaptation cinématographique ne fait déjà pas dans la dentelle. En réalité, seule la quantité d'hémoglobine varie car les scènes d'action se révèlent très similaires. C'est cette ressemblance entre le comics et le film qui m'a tout d'abord frappé lors de cette lecture ; mais il n'y a finalement rien de bien étonnant à cela car Kick-Ass bénéficie d'un découpage et de cadrages très cinématographiques tout en étant extrêmement classiques et lisibles. Outre le soin méticuleux apporté aux compositions, c'est le dessin alerte et fluide de Romita qui achève de donner à ce comics son tempo agité, qui ne laisse aucun répit au lecteur. Beaucoup ne sont pas fan du travail de Romita Junior ; pour ma part, j'adore le mouvement qu'il arrive à insuffler dans ses illustrations. Les couleurs agressives quant à elles me plaisent davantage que les teintes pastel utilisées dans certains autres comics (Watchmen notamment), même si la saturation visuelle se fait vite sentir.

Mais Kick-Ass n'est pas juste un prétexte à un film d'action fun et jubilatoire. Certes, l'histoire possède une dimension tapageuse et libératrice, un côté "ranafoutre, je tape sur tout le monde, je dis des gros mots et j'aime ça" qui est franchement jouissif mais qui nous ferait presque oublier le coup de génie de Millar : faire se rencontrer fiction et réalité. Si je prends l'exemple typique du film de zombies  pour comparer : vous n'avez jamais trouvé étrange que les gens qui subissent une attaque de mort-vivants n'aient jamais, mais JAMAIS vu un seul film de zombies de leur existence ? Il est réellement étonnant qu'avec le nombre de comics existants et l'imagination sans limite qu'ils exploitent, personne avant Kick-ass n'ait eu l'idée de proposer une mise en abîme du comics. Car notre super-héros est avant tout un adolescent lambda, qui ne possède aucun super-pouvoir mais dont l'imaginaire est bercé par les œuvres de Marvel ou de DC. Millar, au travers du personnage de Dave, s'amuse avec les références, inclut d'innombrables clins d'œil à des classiques du genre et se permet même une bonne dose de cynisme (lucidité ?) avec Big Daddy, dont le rôle dans le film est complètement différent de celui du comics.

J'ai finalement beaucoup apprécié les deux variantes: celle papier, à la fois (trop) courte et subtile, portée par une liberté de ton incroyable et des graphismes tapageurs, et celle cinématographique, vitaminée et délirante. L'humour et la transgression sont en tout cas bien présents dans les deux versions, alors n'hésitez plus !

20/30