26 décembre 2012

Herakles (1), Édouard Cour


Akide, fils de Zeus, roi des Dieux de l'Olympe. Tous devront désormais te nommer Herakles. Car tu seras la Gloire d'Hera, épouse de Zeus. En son nom tu vivras et prouveras la valeur d'un Dieu. Tu surmonteras les épreuves d'Eurysthée, roi de Mycènes. Alors, immortel tu seras et l'Olympe deviendra ton foyer.
Coup de cœur !

A vos mythes : 3, 2, 1... partez ! Le mois de janvier sera placé sous le signe de la mythologie chez K.BD, et c'est l'occasion de réviser nos classiques, mais aussi de découvrir les légendes d'autres contrées. L'album du mois, Herakles (1) d'Édouard Cour, intrigue par sa couverture sobre et ce regard envoûtant, persistant, qui vous suit lorsque vous longez l'étagère du libraire. Difficile de résister... mais surtout inutile, puisque vous auriez bien tort de vous priver de cette pépite !


Si tout le monde connaît de près ou de loin le mythe d'Hercule, condamné à mener à bien douze travaux réputés impossibles parce qu'il a déplu à sa belle-mère (ou  pour restaurer son statut d'immortel et rejoindre son père Zeus sur l'Olympe selon une version cinématographique plus enfantine)Édouard Cour en propose ici une version hybride et inédite très réussie. Loin de l'image aseptisée du héros lumineux et charismatique, Herakles, géant mutique et , il faut le dire, un peu bas de plafond, est sujet à de violents épisodes de colère noire qui le transforment en véritable meurtrier. Balourd, pataud, bien empêtré dans ce corps trop grand et trop large, Herakles a des airs de Polza Manicini, le tragique héros de Blast de Manu Larcenet. Mais si ce premier portrait n'est guère flatteur, Edouard Cour parvient tout de même à insuffler une véritable humanité à ce personnage, notamment au travers de traits d'humour franchement lumineux et bon enfant. De son point de vue externe, le lecteur aura le loisir d'apprécier les coups du sort et le bienheureux hasard qui transforment des situations souvent cocasses en hauts faits de légende.

Côté graphisme, on ne peut qu'applaudir des deux mains l'harmonie qui se dégage de ces planches aux ambiances très tranchées, tantôt solaires et poussiéreuses, tantôt très sombres. Le trait n'est pas sans rappeler celui de Pedrosa ou encore de Sfar, tour à tour anguleux et moelleux selon les situations. Les ocres, les jaunes et les bruns s'enroulent autour de motifs très géométriques, à la manière de poteries grecques ou romaines ; chaque coloris est soigneusement associé à d'autres afin que tout nous évoque une formidable fresque antique. On retrouve ce sens du détail dans la narration composite, faite à la fois de phylactères écrits traditionnels et d'autres simplement imagés.


On soulignera enfin l'excellence et la cohérence de l'édition (papier glacé épais, polices d'écriture recherchées, etc.), comme souvent chez Akiléos.  Bref, pari réussi pour le premier ouvrage d'Edouard Cour, qui mêle avec brio classicisme et originalité. On engloutit les 154 pages d'une seule traite avec une seule envie : connaître la suite ! 

Herakles (1), Édouard Cour
Éditeur : Akiléos
Paru en 2012
154 pages
18.30 €
ISBN 978-2-35574-109-8

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