1890. Vincent Van Gogh est assassiné à Auvers-sur-Oise par un mystérieux dealer de bleu, "l'Homme-aux-Couleurs". Toulouse-Lautrec mène l'enquête. Il enrôle son ami Lucien Lessard, peintre-boulanger de la butte Montmartre. Mais Lucien n'a qu'une obsession : brosser le portrait de Juliette, muse magnétique, qui vient de lui offrir un tube de bleu très rare...
Renoir, Pissarro, Toulouse-Lautrec, Monet, Manet, les frères Van Gogh, Gauguin sont victimes d'un piège qui n'est peut-être que celui de l'inspiration. Comment savoir ? Surtout lorsque la muse sort du cadre pour asséner de façon peu académique ses considérations sur l'art et la manière. Sacré Bleu dynamite tous les codes, du roman noir au rose, du livre d'art à la saga. Voici le premier roman bleu.
"Van Gogh assassiné - Toulouse Lautrec enquête". C'est par ce bandeau accrocheur -et un peu mensonger- que débute Sacré Bleu. Par ce bandeau, et cette hypnotique couverture bleue. Un délice pour les yeux, n'est-ce pas ?
Si j'emploie l'adjectif "mensonger", c'est parce qu'il serait injuste de réduire Sacré Bleu à une simple enquête. Le meurtre de Van Gogh (inspiré par les événements tout à fait réels et troublants de son décès) y tient d'ailleurs une place assez restreinte, ne servant finalement qu'à déclencher la quête (ou l'enquête, allez) des deux protagonistes principaux du récit. Mesdames et messieurs, laissez-moi vous présenter Lucien Lessard, boulanger et peintre à ses heures perdues, et Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec, comte de Monfa, peintre dans ses bons jours et satyre à plein temps. Très vite, le duo croise le chemin d'un mystérieux petit être difforme qui se fait appeler "l'Homme-aux-couleurs" et qui semble hanter le chemin de tous les artistes de l'époque. Car Van Gogh n'est pas le seul à être victime d'un mal étrange : pertes de mémoire, fièvre et actes inconsidérés sont également le lot de Renoir, Monet ou encore Pissaro. Aucun artiste n'est à l'abri, et nos deux héros auront fort à faire pour démêler le vrai du faux dans cette incroyable histoire.
Voici une quête bien étrange dans laquelle nous embarque Christopher Moore, qui joue avec l'histoire de l'art de façon jubilatoire (ou sacrilège, diront certains). On ne cherchera pas la vérité historique ici (même si, ne nous y trompons pas, Sacré Bleu est excellemment documenté) ; on viendra pour se délecter de la plongée dans le Montmartre de la fin des année 1800 où artistes de tout poil, prostituées, génies, bandits et absinthe se dissolvent en un cocktail explosif. Déjantée, illuminée, cette aventure fantastique est portée par le charisme grivois d'un Toulouse-Lautrec éblouissant. L'occasion de revisiter l'Histoire (et, mine de rien, de se cultiver) tout en se payant une bonne tranche de rigolade !
Sacré bleu, Christopher Moore
Éditeur : Éditions des Équateurs
Paru en mai 2015
445 pages
23.50 €
ISBN 978-2-84990-385-8
Une très belle chronique ! En lisant le résumé je n'étais pas tellement tentée, mais là je suis convaincue par ton avis :)
RépondreSupprimerMerci Kathleen ! Moi non plus je n'étais pas plus emballée que ça, et il m'a été chaudement recommandé par une cliente de la librairie où je travaille... merci madame !^^
RépondreSupprimerWaouh sacrée chronique. Un Christopher Moore ? Il faut que je le lise !
RépondreSupprimerCa a l'air pas mal du tout.
RépondreSupprimerAu delà de la très bonne chronique j'aimerais poser une question : Quelle est la police des commentaires et de l'article, elle est magnifique !
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