18 décembre 2008

Le chagrin, Lionel Duroy


À l'origine de ma venue au monde, de notre venue au monde à tous les onze, il y a l'amour que se sont déclaré nos parents. Toutes les souffrances qu'ils se sont infligées par la suite, toutes les horreurs dont nous avons été les témoins, ne peuvent effacer les mots tendres qu'ils ont échangés durant l'hiver 1944.
J'ai aimé !

C'est un parcours exceptionnel que nous raconte Lionel Duroy, le sien : troisième enfant d'une fratrie de dix, il voit le jour en Tunisie dans une famille profondément d'extrême-droite. Sa mère, Suzanne Verbois, belle fille aux yeux verts, a épousé quelques années auparavant Théophile Dunoyer de Pranassac, pour la particule, et dans l'espoir d'une vie confortable et d'immenses réceptions mondaines. Mais la famille piétine, s'enlise ; bientôt le travail de Théophile, "Toto", ne suffit plus à alimenter le ménage qui toujours s'agrandit. Retournés en France à cause du choléra de Frédéric, le fils préféré, la famille est expulsée plusieurs fois, échoue même à la Côte Noire, une sordide banlieue. Toto multiplie les arnaques, zigzague entre les huissiers, tandis que Suzanne enchaîne les crises de nerfs. C'est cette histoire que Lionel Duroy nous dévoile. Ce sont ses premières révélations philosophiques, sa haine envers cette famille raciste, passive et surtout sa mère, ses premières expériences journalistiques à Libération, puis sa rencontre de l'amour. Cette autobiographie est avant tout le récit d'une émancipation, un parcours initiatique.

Cependant, le style m'a agacée : Lionel Duroy s'arrête en plein milieu de son récit pour nous parler de son impossibilité d'écrire à tel ou tel moment, de l'orientation de son bureau par rapport à la fenêtre ou encore de sa nécessité d'écrire cette histoire, comme s'il cherchait à tout prix à se justifier. Le résultat est un récit qui semble totalement narcissique. Lionel Duroy rappelle en permanence des événements ou des situations qui se sont déroulées seulement quelques pages auparavant, ce qui est assez énervant (on finit par savoir que le surnom de Théophile, c'est Toto).

Le chagrin, Daniel Duroy
Éditeur : Julliard
Paru en 2010
548 pages
21.50 €
ISBN 978-2-260-01809-4

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