Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Toutes trois se sentent différentes de leurs contemporaines; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin. Trois époques, trois femmes: et si c'était la même?
Coup de coeur !
La sortie d'un nouvel opus d'Eric-Emmanuel Schmitt est toujours un évènement attendu... d'autant plus que je n'avais pas été convaincue par ma dernière lecture de cet auteur, Concerto à la mémoire d'un ange, que j'avais trouvé trop brut et répétitif. On dirait que l'auteur a entendu ma prière puisqu'il livre avec La femme au miroir un récit époustouflant, un véritable bijou de finesse et de style. J'ai pris plaisir à cette lecture comme rarement ; ce roman m'a laissé la même impression que lorsque j'ai découvert Stefan Zweig avec La confusion des sentiments (c'est pour dire !). Partant non pas d'une mais de trois histoires à la fois banales et extraordinaires, Eric-Emmanuel Schmitt nous transporte à travers le quotidien de trois jeunes femmes à l'étroit dans leurs époques respectives. Le roman prend la forme d'une quête initiatique pour chacune d'elles. Anne, récemment promise à un bon parti, prend la poudre d'escampette le jour de son mariage pour savourer la quiétude de la forêt. A l'ombre d'un chêne, les pieds dans les feuilles et l'humus, elle plonge dans un état extatique qui changera sa vie à jamais. Hanna, tout juste installée avec Franz, écrit à sa meilleure amie Gretchen les tourments qui l'agitent : sa lassitude des convenances, l'ennui d'un couple trop parfait et sa recherche de l'orgasme. Son univers bascule lorsqu'elle entend parler d'un certain Freud... Anny est une jeune star qu'Hollywood s'arrache. Multipliant les drogues et les conquêtes d'un soir, elle met son existence en danger. Le changement apparait sous la forme d'un infirmier nommé Ethan...
La narration alternée permet le parallèle entre les époques et un jeu de comparaison intéressant. La lecture est d'autant plus plaisante que le récit de Gretchen est sous forme épistolaire, forme que l'on retrouve à mon goût trop peu dans les romans, et qui bénéficie pourtant d'un réel engouement du public (en témoignent les commentaires élogieux du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary-Anne Shaffer et Annie Barrows). Le style est tout simplement extraordinaire, recherché, fluide et fin, virtuose.
Le miroir est omniprésent : tour à tout objet ou métaphore, il est un élément essentiel du destin de ces trois femmes. Au travers de ce roman, Eric-Emmanuel Schmitt nous questionne sur notre image, celle que l'on a de soi-même, celle qu'on aimerait que les autres voient, celle que l'on aimerait être. Ce ne sont au final pas trois femmes mais des dizaines qui habitent les pages de ce roman, avec leurs forces et leur faiblesses. Ode à la féminité, gageons que ce roman ravira toutes les femmes qui sont en nous...
La narration alternée permet le parallèle entre les époques et un jeu de comparaison intéressant. La lecture est d'autant plus plaisante que le récit de Gretchen est sous forme épistolaire, forme que l'on retrouve à mon goût trop peu dans les romans, et qui bénéficie pourtant d'un réel engouement du public (en témoignent les commentaires élogieux du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary-Anne Shaffer et Annie Barrows). Le style est tout simplement extraordinaire, recherché, fluide et fin, virtuose.
Le miroir est omniprésent : tour à tout objet ou métaphore, il est un élément essentiel du destin de ces trois femmes. Au travers de ce roman, Eric-Emmanuel Schmitt nous questionne sur notre image, celle que l'on a de soi-même, celle qu'on aimerait que les autres voient, celle que l'on aimerait être. Ce ne sont au final pas trois femmes mais des dizaines qui habitent les pages de ce roman, avec leurs forces et leur faiblesses. Ode à la féminité, gageons que ce roman ravira toutes les femmes qui sont en nous...
La femme au miroir, Eric-Emmanuel Schmitt
Éditeur : Albin Michel
Paru en 2011
455 pages
22 €
ISBN 9782226229861
Éditeur : Albin Michel
Paru en 2011
455 pages
22 €
ISBN 9782226229861
Je n'ai encore jamais lu cet auteur mais là, ça me donne bougrement envie !! Surtout que tu le compares à Zweig (d'ailleurs je n'ai toujours pas lu les livres de Zweig que tu m'avais conseillés). Zouuu ! Dans la wish list :)
RépondreSupprimerHmmm, l'histoire de ces 3 femmes me tente beaucoup! Bonne critique que celle-ci et qui me donne bien envie de le lire. ^^
RépondreSupprimer@ Haaaaaaaan Ptitetrolle c'est pas bien, ça ^^ Fonce alors :)
RépondreSupprimer@ Pascale : merci, j'avais vraiment envie de faire une grande et belle chronique pour un coup de cœur pareil alors si je donne envie de le lire, c'est que j'ai atteint mon objectif :)