Les Aventuriers de la Mer (2) : Le navire aux esclaves, Robin Hobb

Kyle, désormais aux commandes de la Vivacia, la vivenef récemment éveillée de la famille Vestrit, a décidé de l'utiliser pour transporter des esclaves. Et son impérieuse volonté ne saurait souffrir la moindre opposition. Son épouse Keffria en vient même à douter de son mari quand il veut débaucher leur fille Malta, et obliger leur fils Hiemain à travailler à bord de l'embarcation et à abandonner l'apprentissage qui le destinait à la carrière de prêtre de Sa. Sa belle-sœur Althea, elle, se fait de son côté passer pour un jeune homme et se démène sur le Moissonneur, un navire abattoir. Elle doit prouver à Kyle qu'elle est un véritable marin pour récupérer la Vivacia...

Waouh !

Comme souvent avec Robin Hobb, ses histoires se bonifient au fil des tomes. Les aventuriers de la mer ne fait pas exception à la règle puisque avec ce deuxième tome, le lecteur, s'il n'était pas complètement convaincu par cette histoire, est définitivement happé. Alors que le premier tome semblait partir un peu dans tous les sens, cet opus ressert les mailles du filet (oui, la métaphore marine est à l'honneur) autour d'Althéa et de Hiémain, deux personnages apparemment très différents mais qui doivent tous deux lutter pour leurs convictions. Althéa, évincée de sa vivenef par son beau-frère arrogant et brutal, est bien décidée à faire ses preuves en tant que marin afin de récupérer son navire. Elle embarque alors sur le Moissoneur, un solide bateau spécialisé dans la chasse des ours de mer, et se plonge dans un quotidien rude et dangereux. Hiémain quant à lui, est retenu contre son gré sur la Vivacia par son père après avoir été brutalement arraché à la prêtrise, et se retrouve obligé d'apprendre le métier de marin et de s'intégrer dans un équipage qui ne le tient guère en estime.

Les autres personnages (Kennit le pirate, la famille d'Althéa, la mystérieuse Ambre, et même les serpents) n'ont pas disparu pour autant, et Robin Hobb excelle dans l'art de tisser une toile riche et complexe. Cependant, le recentrage sur Althéa et Hiémain  est le bienvenu puisqu'il permet de s'attacher en profondeur à ces protagonistes et d'être mieux ancré dans le récit. La question des relations aux autres est au cœur de ce tome également riche en action, et la psychologie des personnages est à ce titre fort bien développée. Je ne résiste pas à insérer quelques images glanées sur le net, en particulier celle de John Howe qui met en scène l'un de mes personnages préférés, Parangon, une vivenef au destin tragique. Désormais échoué et défiguré, il n'est cependant pas sans attirer la convoitise de certains... 

J'ai également particulièrement apprécié les scènes avec Malta, la jeune nièce d'Althéa, qui ne paraissent pas d'une véritable importance au premier abord mais qui renseignent en fait beaucoup sur les mœurs et les coutumes de la société jamallienne, et nous amènent à prendre conscience des changements qui s'y produisent. Une fois de plus, je ne peux qu'applaudir des deux mains le soin avec lequel Robin Hobb installe son univers ! En conclusion, ce deuxième tome permet de s'immerger davantage dans le monde à la fois proche et lointain de celui de l'Assassin Royal, et mêle avec finesse action et descriptions. Il ne reste plus qu'à espérer que la suite soit aussi bonne !

Source

Les Aventuriers de la Mer (2) : Le navire aux esclaves, Robin Hobb

Éditeur : J'ai Lu

Collection : Fabtasy

Paru en 2003

380 pages

7.70 €

ISBN  2-290-33705-6
Tome 1 :  Le vaisseau magique

6/20

Acr0

Olya