07 octobre 2013

30 jours de nuit (1), Steve Niles & Ben Templesmith

Barrow, Alaska : une bourgade terriblement ordinaire.... Mais un endroit de rêve aux yeux d'une horde de vampires. Car, durant l'hiver polaire, le soleil ne s'y lève pas pendant 30 jours consécutifs. 30 jours de nuit, 30 jours de terreur durant lesquels une poignée de survivants, menés par le shérif local et son épouse, devront faire face au mal absolu.
Coup de cœur !

Âmes sensibles s'abstenir... Le ton est donné avant même d'ouvrir l'album : ce premier tome de 30 jours de nuit a l''une des couvertures les plus effrayantes qu'il m'ait été donné de voir. Mal à l'aise, vous avez dit mal à l'aise ? Attendez donc de voir ce qui se cache à l'intérieur !

Vous pouvez tout de suite oublier les vampires qui brillent et les histoires d'amour mélancoliques. Les vampires de Niles & Templesmith sont d'une toute autre race, de celle à la force brute, animale, qui ravage tout sur son passage. Si le récit d'une attaque de vampires n'a à première vue rien d'original, Steve Niles a l'idée de génie de placer son histoire dans un endroit pour le moins atypique : Barrow, le dernier village avant l'immensité polaire. L'endroit a déjà le chic pour foutre les jetons.

Mêlant travail d'après photo, dessins, peinture numérique, Ben Templesmith signe un graphisme d'une énergie noire dont il est difficile de détacher le regard. Son trait déstructuré, distordu, imprécis, n'est pas sans rappeler certains tableaux expressionnistes. Lavis sales, paysages dépouillés et explosions de violence s'entrechoquent pour plonger le lecteur dans une atmosphère délicieusement sinistre. Si vous n'aimez pas l'hémoglobine, passez votre chemin !

Mais si 30 jour de nuit s'impose comme un comics horrifique incontournable, ce n'est pas seulement grâce au fascinant travail de Ben Templesmith, qui aurait pu être une simple débauche de violence gratuite sans l'écriture parfaitement maîtrisée de Steve Niles qui parvient à faire de ce sombre épisode un véritable récit à suspense. L'horreur monte progressivement grâce à une temporalité habile qui ménage des scènes absolument magistrales comme l'arrivée des vampires en ville (sans nul doute ma scène préférée).


Paru en 2003, cet opus, première collaboration entre Steve Niles et Ben Templesmith préfigure l'ensemble du travail de l'illustrateur et le lance sur les rails de l'horreur brute. Pierre angulaire de la carrière des deux auteurs, ce premier opus qui se suffit largement à lui-même a été adapté au cinéma en 2007 par David Slade.

A noter que les deux maîtres de l'horreur et du gore ont récemment collaboré sur le projet Lust, un ouvrage exceptionnel, à la fois comics, artbook et recueil de poésie, en compagnie de Menton3 et -excusez du peu- Warren Ellis. Le projet, lancé sur un site de financement participatif l'année dernière, a réuni pas moins de 75,712 $ en seulement 30 jours (de nuit, sûrement). Si vous avez 40$ qui traînent, mon anniversaire est le mois prochain.

30 jours de nuit (1),  Steve Niles & Ben Templesmith
Éditeur : Delcourt
Paru en 2004
82 pages
13.95 €
ISBN 2-84789-257-5
D'autres K.Bdiens : Mitchul (sur le film) / Yvan
.Wax

6 mot(s) doux:

  1. Clairement pour moi le plus réussi de tous. On est moins surpris par les tomes suivants.
    L'atmosphère est vraiment terrible... A lire à minuit dans une vieille maison qui grince :-)

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  2. Beurk, la couverture est peu ragoutante.

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  3. Ca me fait penser à du Francis Bacon. Lui aussi il rigolait pas question chocottes.

    "l'odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux", disait-il d'ailleurs...

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  4. Oh-oh-oh ! Cela me donne sacrément envie :)

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  5. Je note l'idée ! La couverture fait un peu flipper ;)

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  6. Cette couverture est vraiment brrrrrrr.
    A Lire ;)

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